La 5G en question Réflexions sur les nouvelles technologies

La 5G en question

Réflexions sur les nouvelles technologies

5G mon amour enquête sur la face cachée des réseaux mobiles Ce titre reflète très mal les grandes qualités de ce petit livre. L’auteur, Nicolas Bérard, journaliste à L’Âge de faire, ne se contente pas de décrire ce qu’est la 5G, comment fonctionnent les ondes et les dangers qu’elles occasionnent. Il fait une véritable analyse économique et politique de la façon dont certains lobbies tentent d’imposer cette technologie et pourquoi. Sans langage scientifique impénétrable, ce livre se lit très facilement. Vous y apprendrez comment les lobbies des ondes œuvrent pour que les normes soient le moins contraignantes possibles et comment ils noyautent les structures censées les contrôler. Comment aussi ils contournent les lois ou font pression pour qu’elles ne passent pas. Evidemment, il explique ensuite vers quel monde veulent nous mener ces lobbies : un monde de plus en plus connecté et contrôlé : le « smart world » sera celui de la perte des libertés individuelles. Au profit de qui se réalisera ce monde nouveau ? Au profit des industriels des ondes, de la communication et des médias (ce sont bien les mêmes), et ceci bien sûr avec la complicité des dirigeants politiques, Macron en tête. Enfin la dernière partie du livre nous précise les dangers avérés de la 5G pour la santé et l’environnement, ainsi que les questions non encore tranchées (effets des perturbations croisées dues à la multiplication des types d’ondes). Aux premiers pas du développement de cette technologie, il est nécessaire de s’informer afin d’avoir des arguments pour combattre ce faux progrès annoncé. Ce texte y contribue efficacement.

En guise de présentation du débat, voici des extraits de l’introduction de 5G mon amour de Nicolas Bérard, notre invité. Cher·e lecteur·rice (…) peut-être n’es-tu pas totalement convaincu.e que les ondes électromagnétiques peuvent avoir des effets sur ta santé. Peut-être, même, appartiens-tu au « camp » des électrosceptiques, qui nient la moindre dangerosité de ces ondes. De toi à moi, il y a quelques années, je pensais à peu près la même chose. Après tout, nous sommes en droit de penser que, s’il y avait des preuves de leur nocivité, les autorités auraient mis le holà et que l’industrie elle-même aurait réorienté ses recherches : même la quête éperdue de profits à laquelle se livrent les multinationales doit avoir certaines limites éthiques, comme celle de mettre en jeu la santé des 7,7 milliards d’êtres humains habitant sur la Terre, ainsi que l’ensemble du vivant. Tout milliardaires qu’ils sont, les puissants de ce monde ne sont pas pour autant des êtres dépourvus de sentiments, prêts à sacrifier père, mère et enfants pour une poignée de (milliards de) dollars. Eh bien, cher·e lecteur·rice, j’ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer : si ! (…) Comme nous le verrons, lorsqu’il s’agit d’empoisonner la population, les dirigeants des grandes industries ont déjà prouvé à maintes reprises leur absence totale de scrupules. L’histoire récente montre en effet que, hélas, l’argent passe bien souvent – pour ne pas dire toujours – avant toute autre considération. Et ces puissantes entreprises sont même prêtes à dépenser des millions d’euros en lobbying pour financer et promouvoir des recherches biaisées et influencer les décideur·euses politiques afin de défendre leurs intérêts, au mépris de tous les enjeux d’ordre sanitaire, social, écologique – ou les trois à la fois comme ici. Pourtant, malgré l’imminence et la potentielle gravité du déploiement de la 5G, le nécessaire débat public qu’il devrait susciter peine, à l’heure actuelle, à émerger. (…) On n’est pas forcément enclin à s’inquiéter de nouvelles sources de pollution ni de nouveaux facteurs de maladies. Surtout si cette source nous rend des services. Or, c’est bien le cas des ondes, qui font fonctionner nos radios, nos GPS, nos tablettes, nos objets connectés (pour celles et ceux qui en ont) et, surtout, nos très chers smartphones ! (…) L’objectif n’est pas de faire ici une démonstration scientifique sur les effets que peuvent avoir les ondes sur l’organisme. (D’autres livres traitent de cela) Cette bataille, nous allons la mener en analysant ce qui se passe dans les coulisses, un point d’information qui nous permettra de comprendre les forces en présence. (…) Aux questions : « Quelles études sont valables ? », « Lesquelles présentent des biais méthodologiques ? », nous préférons nous poser les suivantes : « D’où viennent et qui produit les normes censées nous protéger ? », « Qui contrôle l’industrie du sans-fil ? » « Comment sommes-nous poussés à adhérer au projet de « monde intelligent » ? », « Pourquoi les grands médias soutiennent ce développement ? », « Que peut-on attendre de nos représentant·es politiques et de notre système judiciaire ? », « Que disent les études scientifiques indépendantes au sujet des ondes électromagnétiques sur les êtres vivants ? », « Un projet d’une telle envergure peut-il être lancé sans la moindre consultation citoyenne ? »… (…) Alors que le déploiement est (sur le point d’être) lancé, il est plus que temps, pour nous, citoyen·nes, de nous saisir de la question.

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Soirée débat avec Nicolas Bérard, journaliste à l’Age de faire et auteur de diverses ouvrages dont Sexy, Linky ? et 5G, mon amour.

Il y a 10 mois, le 15 juin 2021, avaient lieu des arrestations en Limousin de personnes soupçonnées d’avoir participé à des destructions d’antennes. On s’est alors rendu compte qu’il y en avait beaucoup en France et que ces destructions concernaient des antennes 5G. Le Cercle Gramsci avec ATTAC a décidé de faire intervenir quelqu’un qui pouvait parler de cette 5G, de ce que ça représentait. D’où notre invitation à Nicolas Bérard.

Depuis bientôt 5 ans, ATTAC 87 fait des réunions d’information sur le Linky en se basant sur Sexy, Linky ?, dont l’auteur est ici, de manière à ce que les gens soient informés de ce qui se passe et des recours qu’ils peuvent avoir par rapport à ces installations forcées. Nicolas Bérard nous a semblé un intervenant tout à fait pertinent pour nous parler de ces questions et nous faire réfléchir. Pourquoi ? Déjà c’est un journaliste dans une revue particulièrement intéressante L’Âge de fer, qui fonctionne en Scop, donc complètement indépendante. Ensuite, Nicolas s’est penché sur le Linky avec ce livre Sexy Linky, écrit pour décrire à quoi sert exactement ce compteur connecté et quels étaient les enjeux. Ce n’est pas un livre technique par rapport aux ondes, à la 5G, aux risques, etc., il y a l’évocation de quelques points par rapport à ça, mais c’est aussi beaucoup un livre politique qui détricote ce qu’on nous impose, c’est-à-dire ce que les lobbies essaient de faire passer et d’installer de force dans la société. C’est une étude de comment fonctionne le système qui nous impose ces avancées technologiques. Vous aurez la primeur de la découverte de ce petit livre qui vient de sortir Ce monde connecté qu’on nous impose, le comprendre et le combattre. Nicolas BÉRARD : Je trouve ça vraiment important d’organiser ce genre de réunion, de parler librement de la 5G parce que ce n’est pas très courant. Or, la spécificité de la 5G est de ne pas être un réseau téléphonique uniquement comme pouvait l’être la 2G, la 3G, ou la 4G. La 5G, en fait, accompagne tout un modèle de société. Elle va articuler ce modèle de société et donc quand on dit qu’on va parler de la 5G, on va plutôt parler de la 5G et son monde, puisque la 5G est destinée à accompagner, à structurer tout ce modèle de société que de grands lobbies tentent de mettre en place avec le soutien actif du gouvernement. Je pense qu’on peut le comparer par son ampleur à ce qu’ont pu être les grands programmes nucléaires ou l’orientation vers le tout-bagnole. Là on est vraiment sur un projet au minimum d’une ampleur comparable à ces grands projets structurants. On a eu la 2G dans les années 1990 qui a fait fonctionner nos téléphones portables, dans les années 2000, on est passé à la 3G. Je rappelle qu’en l’an 2000, on était la moitié de la population française à avoir un téléphone portable. Donc il faut se rappeler qu’on n’a pas toujours vécu avec des téléphones portables, même si ça paraît ahurissant aujourd’hui. On a eu ensuite le réseau 3G dans les années 2000, le réseau 4G dans les années 2010, qui a permis de faire fonctionner les smartphones, d’envoyer des photos, lire des vidéos, consulter ses mails, etc. Et avec l’arrivée de la 5G, le discours a été de nous faire passer ça pour quelque chose de naturel et la suite logique du reste. En fait, ça ne l’est pas parce que la spécificité de la 5G c’est de ne pas être uniquement pensée pour faire fonctionner nos smartphones, mais pour connecter l’ensemble des objets qui nous entourent. Je cite une entreprise française qui s’appelle Violet et qui en 2017 déjà avait fait une étude sur les logements classiques et en était arrivée à la conclusion qu’il y avait 6 000 objets dans un logement. Pour arriver à 6 000, il faut absolument tout compter, pas seulement le frigo et les radiateurs, mais chaque objet jusqu’aux paires de chaussettes. Sur ces 6 000 objets, elle disait qu’il n’y en avait que 3 qui étaient connectés à l’époque, le téléphone, la télévision et l’ordinateur. La conclusion de cette entreprise était qu’il en restait donc 5 997 à connecter. Et aujourd’hui on voit que ce projet avance. Les radiateurs connectés ne surprennent plus grand monde, mais on a aussi des couches connectées qui avertissent les parents quand le petit a fait dans sa couche et ils reçoivent un message sur leur smartphone pour les informer qu’il faut la changer. Il y a des brosses à dents connectées qui vont vous dire si vous vous êtes bien brossé les dents ou pas et des oreillers connectés qui vont vous dire à votre réveil si vous avez bien dormi ou pas. Donc on voit que ce projet avance, on compte à l’heure actuelle 20 milliards d’objets connectés dans le monde et des études disent que ce chiffre pourrait quadrupler dans les 3 prochaines années. C’est donc une évolution qui pourrait être très rapide, si on n’y prend pas garde, avec toujours la même promesse de rendre nos vies plus fluides, efficaces, rapides et même plus écologiques. C’est le discours qui nous est présenté. Le problème, c’est qu’en fait ce modèle de société ne nous a pas été présenté. Au moment de déployer la 5G, l’argument principal avancé était que grâce à ce réseau, on pourrait télécharger 10 fois plus vite dans nos smartphones, avoir un temps de latence entre le moment où on appuie sur le bouton et celui où on reçoit la réponse divisé par 10. Ce que n’avait pas prévu l’industrie, c’est que ça n’a pas fait rêver grand monde, pour plusieurs raisons à mon avis. Déjà, le réseau 4G est très efficace, donc on se contente assez bien de ce réseau qui permet de consulter des photos, d’en recevoir, d’en envoyer, de voir des films en streaming. On ne voit pas forcément l’intérêt d’aller 10 fois plus vite. En plus, c’est arrivé juste après la période de confinement, où sans doute une partie de la population s’est aperçue que cette course à la vitesse n’était pas forcément intelligente et que ralentir avait aussi quelques vertus. Donc le discours de l’industrie n’a pas pris et on a vu un certain désintérêt face à cette technologie et parallèlement apparaître aussi des résistances qui sont nées au sein de la population, d’élus. Des parlementaires ont signé une tribune pour réclamer un moratoire sur le déploiement de la 5G, plus de 100 maires en France ont également réclamé un moratoire. Des scientifiques ont alerté sur les dangers sanitaires que faisait peser le déploiement de ce réseau qui va épaissir considérablement le brouillard électromagnétique dans lequel on évolue déjà, et puis il y a la convention citoyenne pour le climat qui a réclamé à son tour un moratoire en faisant valoir les risques sur l’écologie et sur la santé. La demande de cette convention était pour le moins raisonnable, c’était de dire : « mettons ce déploiement sur pause, prenons le temps d’étudier les impacts écologiques, les impacts sur la santé humaine et sur le reste du vivant qu’il pourrait avoir ». La 5G ou la lampe à huile  On s’est alors dit qu’on allait peut-être arriver à quelque chose puisque, pour rappel, Macron avait promis de respecter les propositions de la convention, soit en les présentant par référendum, soit en les faisant adopter par le gouvernement, ou en les présentant sans filtre au Parlement. Quelques mois après cette proposition, Macron a réuni des startupeurs(euses) de la French Tech à l’Élysée (pour rappel on était alors en pleine épidémie). Il a fait son petit discours disant que, en gros, les résistants à la 5G étaient des Amish et que l’on ne pourrait pas résoudre les grandes problématiques de notre époque en revenant à la lampe à huile. Cette sortie, pour moi, veut dire plusieurs choses. D’abord, on voit que malgré la jeunesse de notre Président, on n’a jamais eu un président aussi vieux qui se pose vraiment en défenseur de l’ancien système. Et sa sortie, « la 5G ou la lampe à huile », est juste une réactualisation de ce qu’on avait eu au moment du programme nucléaire sur « le nucléaire ou la bougie ». On retrouve exactement le même schéma qui, à mon avis, a pour fonction aussi de détruire nos imaginaires, c’est-à-dire que la question nous est posée : soit on avance en déployant la 5G, soit on fait du surplace et même on recule à l’époque de la lampe à huile, si on ne développe pas ce réseau. Comme s’il n’y avait pas d’autres alternatives pour faire évoluer la société ! L’autre objectif de cette sortie c’est d’ostraciser les opposants et de tenter de tuer dans l’œuf le débat qu’il devrait y avoir sur la 5G et sur le modèle de société qui est porté par ce réseau (d’où l’importance de ce genre de rencontre). La 5G accompagne un mouvement de fond, dont on voit déjà les effets et notamment sur le plan professionnel. C’est une société du contrôle, où on efface l’humain et où l’humain est continuellement contrôlé et où on annihile toutes ses possibilités d’initiative personnelle. Il n’y a pas longtemps, j’ai passé brillamment mon contrôle technique avec ma vieille Twingo et je discutais avec le gérant de cette entreprise qui me disait qu’il n’avait plus aucune marge de manœuvre parce qu’il fait tout avec une tablette connectée, où chaque point de contrôle est enregistré. Il est obligé de cliquer sur cette espèce de tablette et toutes les informations sont directement envoyées à la Préfecture, si bien qu’en fait il passe son temps à se faire engueuler d’un côté par les clients qui trouvent qu’il ne donne pas suffisamment facilement le contrôle technique et de l’autre par la Préfecture qui a toutes les données de tout ce qu’il fait tout au long de la journée. C’est dire que de temps en temps il a une visite de la Préfecture qui va lui dire qu’en moyenne il passe 20 mn pour faire la visite d’une voiture, alors que la moyenne nationale c’est 21 mn, donc il est trop rapide. Il faut changer ça, avec la menace de lui retirer l’agrément s’il ne modifie pas sa manière de faire. Un autre exemple, celui des facteurs. Quand on reçoit un recommandé, on ne signe plus sur un papier, mais sur un smartphone qui permet à la direction de géolocaliser en permanence les facteurs. La Poste est très à la pointe de toutes ces technologies. Si vous proposez à un facteur de boire le café, il dira non, car il n’a pas le droit et que sa direction peut vérifier s’il a passé 5 mn chez vous. Toutes les tournées sont organisées par des algorithmes : à la seconde près, toute leur journée est cadencée par ordinateur. Par exemple, pour un recommandé, il sait qu’il doit rester 12 seconde devant la porte, si dans ces 12 seconde vous n’ouvrez pas, il doit partir quel que soit l’usager qui est derrière la porte. Un facteur me disait qu’il sait qu’à un endroit c’est une vieille dame qui y habite, elle n’arrivera jamais à la porte en 12 secondes. Donc si je n’attends pas plus, elle n’aura jamais ses recommandés. C’est de la connaissance humaine, mais dans ce modèle de société-là, l’humain s’efface et se soumet à la machine. Qui plus est, ça permet à la Poste de monétiser ses rapports humains, parce que vous pouvez souscrire à des forfaits qui s’appellent « veiller sur mes parents » et payer chaque mois un abonnement, où le facteur est obligé de rentrer chez vous et passer 5 mn avec vous, où 10 mn une fois, deux fois, trois fois, selon l’argent que vous aurez versé. Ça touche même des secteurs auxquels on s’attend le moins, comme l’agriculture qui est quand même une relation entre un agriculteur ou une agricultrice et du vivant, plantes ou animaux. Avec la 5G et tout ce qui l’accompagne, on passe à une agriculture bardée de capteurs qui sont censés dire au paysan ou à la paysanne s’il doit arroser son champ, combien de litres il doit envoyer aux plantes ou ce qu’il doit donner comme médicament à ses animaux. Il doit se soumettre à ça, parce que derrière il a des banques, des emprunts, des assurances et il risque d’avoir ces emprunts refusés, etc. Surveillance et smart city Donc cette surveillance de l’humain, ce contrôle de l’humain, accompagne un autre mouvement qui est propre à la 5G, c’est celui de la sécurité. On parle de smartcity, cité intelligente ou de hightcity qui sont les villes sûres, parce que toute cette technologie est censée rendre notre vie plus sûre. Dans les premières années du déploiement du réseau 5G, il a été constaté que 70 % des objets connectés étaient des caméras de vidéosurveillance qui, grâce à la puissance du réseau 5G, peuvent tout à fait être associées à la reconnaissance faciale. Pour se rendre compte de la vitesse à laquelle ça évolue, en France, il y a 10 ans, si vous parliez de reconnaissance faciale, on vous traitait de fou ou de complotiste. Aujourd’hui c’est un sujet qui commence à être débattu tout à fait librement. Je cite Christophe Castaner, qui était encore ministre de l’Intérieur à l’époque où il était interrogé par le Sénat : quand la question lui a été posée sur la reconnaissance faciale, il a dit qu’il ne fallait pas avoir de « pudeur de gazelle » par rapport à cette technologie puisque nous vivions déjà, je cite ses mots, dans un « enclos numérique mondial », enclos dont les mailles se resserrent à mesure que le réseau 5G se déploie et que le nombre d’objets connectés se multiplie autour de nous. Il y a un exemple assez simple de ce que peuvent donner les objets connectés, c’est Linky. Quand ce compteur a été déployé ses opposants parlaient de risque de surveillance que ça entraînait et étaient comme aujourd’hui les opposants à la 5G traités de complotistes, de paranoïaques, etc. On leur disait qu’un compteur électrique ne révélera rien de votre vie, c’est complètement ahurissant de dire ça. Pendant le premier confinement, Christian Estrosi, maire de Nice, a montré de quelle manière pouvaient être utilisés ces compteurs, dits intelligents, en demandant à Enedis le relevé des compteurs des villas qu’il y a à Nice pour savoir si des parisiens n’étaient pas venus y passer leur confinement dans leur résidence secondaire. On voit déjà que finalement, les opposants au Linky avaient raison de se méfier de ce compteur connecté. D’ailleurs, en Chine les mises en quarantaine étaient contrôlées grâce entre autres aux compteurs communicants, puisque les autorités pouvaient vérifier que les gens en quarantaine se trouvaient bien chez eux en observant la consommation électrique. Lobby industriel et Education nationale C’est un projet qui vient de loin, dont on a pris connaissance petit à petit avec le compteur Linky, le déploiement de la 5G. Je cite dans mon bouquin un document d’un lobby qui regroupe les industries électriques et électroniques de France, lobby très important qui à l’époque où est sorti ce document, au milieu des années 2000, était présidé par Pierre Gataz, qui deviendra par la suite le président du MEDEF. Dans ce document les industries expliquent qu’il va falloir déployer ces technologies parce qu’il y a eu le 11 septembre aux USA, puis l’attentat à Madrid, et qu’on n’avait pas le choix, il fallait absolument déployer ces technologies de surveillance. Ils savent que la population risque de ne pas l’accepter si facilement, donc ils élaborent des stratégies à cette époque pour nous faire accepter et faire entrer dans le bain de la surveillance technologique sans qu’on s’en rende compte. Et ils disent notamment qu’il faut agir dans les établissements scolaires, car il faut nous habituer très jeunes, en mettant en place des systèmes de biométrie. C’est pour ça que maintenant, quand les enfants vont à la cantine, dans beaucoup de collèges et de lycées, ils n’ont plus une carte pour passer, mais c’est la reconnaissance palmaire qui est utilisée. Ils posent leur main sur un boîtier qui la reconnaît et qui leur dit si oui ou non ils ont le droit d’entrer dans la cantine. Quand ils ont sorti ça, c’est vrai qu’on pouvait se demander quel était l’intérêt de dépenser des fortunes pour équiper les établissements scolaires de système de reconnaissance palmaire, alors qu’une simple carte, même non connectée, pouvait suffire. En fait, c’est parce que l’industrie a prévu de longue date de nous habituer à ces systèmes biométriques pour qu’on les accepte sans vraiment s’en rendre compte. On a vu également des caméras de vidéo surveillance se développer dans les établissements scolaires. Aujourd’hui il y a des collèges qui ressemblent à des prisons. Estrosi, encore lui, avait même failli mettre en place un système de reconnaissance faciale à l’entrée des lycées, c’était tout gratuit, offert par l’entreprise Sisco, qui est un géant du secteur et qui souhaitait mettre le pied dans la porte de l’Education nationale française, puis dans l’ensemble du pays. Cette entreprise avait proposé de tout offrir et de tout installer gratuitement. Donc les lycéens allaient entrer dans ce lycée avec des portiques de sécurité qui s’ouvriraient ou pas selon que leur tête serait reconnue. Ce projet a été annulé grâce à l’action de plusieurs associations, qui ont porté ça en justice, mais on voit que le danger se précise très sérieusement. D’ailleurs le même Estrosi a obtenu l’autorisation de faire des expérimentations de reconnaissance faciale sur la promenade des Anglais à Nice. Le but de tout ça est de nous faire accepter, sans qu’on s’en rende compte, toutes ces technologies jusqu’au moment où il sera trop tard pour faire machine arrière. Nous soumettre malgré nous à la machine et nous rendre totalement dépendants envers elle. Cette dépendance va jusqu’à nos sensations. Il y a eu une pub récemment sur France Inter, qui passait régulièrement dans la matinale la plus écoutée de France. Autant vous dire que le spot publicitaire n’est pas gratuit et que la personne qui a payé espère bien vendre beaucoup de ces lunettes qui sont destinées à la conduite. Quel est leur intérêt ? Il faut aller voir le spot, qui est absolument fabuleux, sur le site du constructeur. Elles sont connectées et étudient en permanence vos battement de paupières et donc vous avertissent si vous êtes fatigué. Dans ce spot, on voit à l’écran un mec qui conduit, qui baille, se frotte les yeux, on a l’impression qu’il va s’endormir d’une seconde à l’autre et là, ses lunettes se mettent à vibrer et lui envoient un message : « attention tu es fatigué, tu devrais faire une pause ». Ces lunettes ont obtenu le prix de l’innovation sécurité routière remis par le ministère de l’Intérieur. Tout ça se base uniquement sur des observations, je ne prédis pas l’avenir, mais j’observe ce qui se passe. C’est important de le dire, parce qu’on a l’impression d’être dans un monde parallèle parfois, mais c’est ce qui est en train de se mettre en place, avec une accélération qu’on a pu constater aussi dans la gestion du Covid. Au moment du lancement officiel de la 5G, on avait des personnels soignants qui n’avaient pas de masque ni de blouse et se bricolaient des blouses dans des sacs poubelle et parallèlement le Gouvernement nous annonçait en grande pompe le lancement du réseau 5 G en nous promettant entre autre que c’était important pour notre système de santé, parce qu’on allait pouvoir développer la téléchirurgie. Mine de rien, ce projet de téléchirurgie est aussi très représentatif du modèle de société qui va nous être imposé avec la 5G, où finalement on accorde de moins en moins de moyens aux humains et de plus en plus aux technologies. On retrouve exactement la même chose dans l’Education nationale, où on développe à fond les tablettes numériques, les enseignements connectés… et où on baisse de plus en plus le personnel. Alors que parallèlement à ça, dans la Silicon Valley où ils inventent tous ces gadgets, les milliardaires envoient leurs enfants dans des écoles où les tablettes sont interdites. L’étude Pisa, la référence de tous les ministres de l’Éducation Nationale, dit clairement que l’utilisation d’objets connectés pour l’enseignement a au mieux un effet neutre sur le résultat des élèves, c’est-à-dire qu’au mieux ça ne fait pas baisser le niveau des élèves. Mais la vérité est que dans la plupart des cas, le niveau des élèves baisse parce qu’il n’y a rien de tel que l’humain pour transmettre du savoir. Pour la téléchirurgie c’est pareil, on a des personnels soignants qui sont sou-payés, en sous-effectif, qui n’ont pas de matériel. La réponse du gouvernement est de développer la téléchirurgie en citant un exemple chinois où un patient a pu se faire opérer par un chirurgien qui se trouvait à 5 000 km grâce à la 5G. Donc on nous oriente vers ce modèle en omettant de dire que, peut-être, ce n’est pas normal qu’il n’y ait pas un hôpital plus proche de ce patient avec un chirurgien qui pourrait l’opérer. On a toujours cette opposition entre la technologie et les moyens humains et ce qu’on nous fait passer pour du « progrès », c’est du low cost qui est réservé à une grande partie de la population. Les plus aisés pourront toujours compter sur un chirurgien dans leur chambre ou des enseignants en nombre suffisant pour leurs enfants. C’est un modèle de société qui touche vraiment à tous les secteurs. On peut parler des problèmes de santé liés à des ondes électromagnétiques, ou liés à notre addiction au numérique. Là encore les enfants sont en première ligne. De très nombreux professionnels de santé nous alertent sur les effets des écrans sur les enfants, qui sont de moins en moins capables de se concentrer, de suivre un cours, etc. Tout ça est associé en plus à cette surveillance et on peut se demander si de la même manière qu’il y a 10 ans on passerait pour un fou en parlant de reconnaissance faciale en France alors qu’on nous disait que jamais ça n’arriverait parce que la France est une grande démocratie. Aujourd’hui finalement le débat est sur la table et on peut se demander si, dans 10 ans, le même débat n’en sera pas au même point sur le crédit social à la chinoise. Alain : Je voudrais que tu nous parles de deux aspects que tu abordes dans ton livre. Tout d’abord les lobbies, les liens entre les politiques, les dirigeants des médias et de certaines industries pour mettre en place ce système. Il faudrait aussi préciser ce qu’est techniquement la 5G et les ondes, et les dangers que ça peut présenter. N.B. : Sur les lobbies, c’est une partie que je développe beaucoup dans le précédent livre, 5G mon amour, en prenant l’exemple le plus simple, à mon avis, qui est celui du journal de référence Le Monde, détenu par Xavier Niel, patron de l’opérateur Free, soutien direct d’Emmanuel Macron et qui a participé très activement à son élection. Donc on voit une espèce de configuration du capitalisme autour de ces nouvelles technologies. C’est vrai que cet exemple est flagrant et ce qu’on voit dans les grands médias, c’est qu’on passe sous silence les résistances qu’il y a à ce modèle-là. Tu disais tout à l’heure qu’il y a de très nombreuses antennes relais qui sont incendiées chaque année, mais on en entend très peu parler, sauf quand ils ne peuvent pas faire autrement. Et de façon plus insidieuse aussi, on nous fait adhérer à ce modèle à travers des articles, où on va vanter les bienfaits de la smart city, ou quand vous vous abonnez au Monde, on vous envoie comme cadeau une Google Box (c’est les box où on peut dire « Ok Google, ferme les volets », etc.). On vous envoie ça en cadeau, comme si ça allait de soi. C’est un cadeau empoisonné et on ne vous le dit pas, évidemment. On nous fait adhérer insidieusement à ce modèle. Si on va dans un lycée aujourd’hui et qu’on demande à une classe de dessiner la ville du futur, une bonne majorité de lycéens va dessiner quelque chose qui ressemblera à une smart city, comme quoi ça a vraiment un impact. D’où l’intérêt de défendre la presse indépendante (je fais un peu de pub pour mon journal, mais pas que) parce que c’est vraiment dans la presse indépendante et il y a plein de journaux indépendants en France, qu’on peut avoir une critique de ce modèle. On l’a vu sur les ondes électromagnétiques, où il y a de vraies questions sur les dangers de ces ondes. Une étude récente du MTP aux États-Unis, est sans doute la plus complète, celle qui a demandé le plus de moyens, qui a duré plusieurs années et qui conclut à une relation évidente entre l’exposition aux ondes électromagnétiques et le développement de certains cancers. Tout ça au minimum pose question, mais on n’en entend pas parler dans les médias, parce que, pour la plupart, ils sont détenus par des magnats de la téléphonie mobile ou des nouvelles technologies. Pourquoi achèteraient-ils ces médias, si ce n’est pour acquérir de l’influence, sachant qu’ils ne gagnent pas d’argent avec eux ? Ils gagneraient beaucoup plus d’argent en se lançant dans d’autres secteurs. Et ceux qui ne sont pas détenus directement par les magnats des nouvelles technologies et de la téléphonie, sont arrosés de publicités et sont directement dépendants des revenus publicitaires de cette industrie. D’où l’intérêt d’avoir des journaux qui ne sont pas détenus par des milliardaires et ne vivent pas de la publicité ! Dans L’Âge de faire, on refuse toute publicité, parce que c’est l’unique moyen de préserver son indépendance. Sur le système 5G : Il a besoin de beaucoup de puissance. Puisqu’on a parlé des objets connectés, il y en a actuellement 20 milliards dans le monde, ça pourrait passer à 80 milliards en 3 ans, donc c’est quelque chose d’énorme, ça veut dire plus de 10 objets connectés par terrien. Et pour ça, il faut de la puissance, sans parler des caméras de vidéo surveillance, etc. Donc le système 5G fonctionne à deux niveaux : il a des antennes hauteur comme la 2, 3, 4G, les grands pylônes et dans un deuxième temps, ce qu’ils comptent développer aussi ce sont des petites antennes qui ont des ondes très courtes à plus haute fréquence qui permettent de faire passer énormément d’informations d’un coup. Mais leur défaut c’est qu’elles passent très mal les obstacles, elles ne franchissent pas les murs par exemple, donc la solution est d’en installer absolument partout. Ils parlent d’une antenne tous les 100 mètres à peu près. Évidemment, le brouillard électromagnétique va s’épaissir considérablement, alors qu’on a des études qui montrent que ces ondes ont un effet réel sur la santé. Au niveau des normes, car il y en a qui sont censées nous protéger des effets sanitaires de ces ondes, tout ça repose sur une grande arnaque qui dure depuis les années 2000. Les normes en France ont été adoptées dans l’entre-deux tours de la présidentielle de 2002, où on se retrouve avec Le Pen contre Chirac. Le gouvernement Jospin sait qu’il n’accédera pas au pouvoir et dans cet entre-deux tours, il adopte les normes censées nous protéger des ondes électromagnétiques ; ces normes ont été dictées par un lobby, qui ne se présente pas comme tel, mais qui rassemble beaucoup de professionnels de la téléphonie mobile. Il se base uniquement sur les effet immédiats, en balayant tous les autres qui peuvent apparaître sur le long terme. Je n’invente rien, je cite leur document, ils disent : « Nous considérons que les seuls effets avérés sont les effets immédiats, donc on ne prend pas en compte les autres risques que peuvent être le développement de cancer, d’électrohypersensibilité, etc. ». Ces normes-là sont tellement hautes qu’on ne les dépassera sans doute jamais, mais ça nous protège uniquement du fait de ne pas être brûlés par notre téléphone portable quand on passe un appel. Or, l’industrie elle-même n’avait pas besoin de ces normes, puisque si on avait la joue brûlée à chaque fois qu’on passe un appel téléphonique, on se serait sans doute passé de nos portables nous-mêmes… Aujourd’hui, à la campagne il n’y a pas une densité d’objets connectés suffisante pour nécessiter l’installation ce ces petites antennes. En tout cas, dans un premier temps c’est clair que c’est destiné aux grands centres urbains.

Le débat

Une intervention :

J’ai été confronté au problème de la 5 G aujourd’hui. Mes parents habitent une maison pas loin d’ici. Sur certaines chaînes de télévision il y a marqué signal faible ou absence de signal. J’ai téléphoné au 09 pour la 5G et on me dit qu’il y a un antenne 5 G à 500m de là et que ça peut poser des problèmes pour la réception du signal télé. Ils proposent de m’envoyer un technicien, qui ne me coûtera rien et après de contacter un professionnel qui posera un filtre au niveau de l’antenne, qui ne me coûtera rien non plus parce que c’est financé par l’État. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Nicolas Bérard (NB) :

Je ne sais pas quoi en penser. Ce qui est sûr c’est qu’on atteint un tel niveau d’émission d’ondes électromagnétiques qu’on arrive à saturation. Il y a aussi des aviateurs qui se sont plaints et qui ont demandé que la 5 G ne soit pas déployée aux abords des aéroports parce que ça brouillait les transmissions avec les tours de contrôle.

Une intervention :

Vous plaisantiez sur le système pour ne pas s’endormir. Moreno l’inventeur de la carte bleue il l’avait déjà inventé quand il allait voir sa copine, il ne déposait jamais de brevet, comme la carte bleue parce qu’il s’en foutait.

NB :

Ce qui est incroyable c’est qu’il y ait des gens pour acheter ce genre de gadget. C’est pour ça que je trouve important de citer ce document du lobby des industries électriques et électronique parce qu’en fait on nous trempe doucement dans ce bain qui est abrutissant. On devrait tous se marrer quand on entend la pub, sur France inter, sur les lunettes connectées. Or ça passe très bien et on nous y habitue petit à petit.

Une intervention :

Le coup écologique de ce déploiement, qu’est-ce que vous pouvez en dire ?

NB :

Effectivement, on pourrait se dire laissons faire leur délire mais on est dans une situation où on ne peut pas leur laisser faire n’importe quoi. Or le coup écologique de la 5 G est gigantesque parce que ces milliards d’objets connectés il faut les construire, ça va pousser les gens à renouveler leur matériel beaucoup plus rapidement. Ces objets vont avoir une obsolescence accélérée et ça consomme énormément d’énergie. Les data centers a eux seuls consomment 2 % de l’électricité mondiale, le numérique 10 %. A ce rythme là on sera à 20 % dans 5 ans. En fait, là aussi ca a été un tour de force de l’industrie de nous faire passer tout ça pour quelque chose d’écologique. Il y a quelque chose qui est devenue central dans nos sociétés et qui est une catastrophe écologique, c’est le smartphone. Pour un objet de 150gr, c’est 180 kg de matière qu’il faut extraire. Quand vous l’achetez on vous présente ça comme dans une boite bien propre et on vous promet que ça vous permettra de faire du covoiturage ou du régler vos factures, c’est une escroquerie et c’est une nouvelle pollution qui s’ajoute aux autres sans rien régler.

Une intervention :

Comment fait-on pour contrecarrer ce modèle de société qui est fait pour nous déshumaniser ?

NB :

C’est un peu ce qui m’a motivé pour écrire le nouveau livre : on peu se sentir démuni mais il y a plein de résistances qui s’organisent avec des associations comme Agir pour l’environnement, Ecran total, Robin des toits. On peut adhérer à ces groupes-là. La reconnaissance faciale a été contrecarrée en justice par la Quadrature du net. Il y a encore des moyens légaux. Il y a des sabotages, énormément, qu’on peut tout à fait comprendre dans le sens où tous les autres moyens légaux ont été retirés aux citoyens. Pendant le premier confinement le gouvernement a pris de toute urgence une ordonnance pour libérer complètement l’implantation des antennes, si bien que les dernières petites contraintes qu’avaient les opérateurs ont sautées. Aujourd’hui les opérateurs peuvent installer des antennes à peu près comme ils veulent où ils veulent. Les derniers point d’accroche qu’on peut fait valoir c’est l’atteinte au paysage. Donc on peut tout à fait comprendre qu’il y ait environ 170 antennes incendiées par an parce que les citoyens n’ont pas de moyens légaux de lutter contre ça. Il y a aussi des moyens plus personnels, l’un n’empêche pas l’autre ; actuellement je milite pour l’abandon du smartphone individuel parce que c’est vraiment une clef de ce système. C’est l’interface entre le monde hyper connecté et l’humain. Il y a toujours des gens pour dire « oui mais on ne nous a pas encore injecté une puce dans le corps ». Oui mais on a quasiment tous un smartphone et on se balade avec. On nous contraint d’une certaine manière a adhérer à ce modèle. J’ai un téléphone portable puisqu’ils ont retiré toutes les cabines téléphoniques, et puis si vous voulez faire des paiements en ligne, etc. Mais je pense qu’on a intérêt a s’organiser entre personnes sans smartphone pour faire valoir notre existence. Dire : « vous nous imposer ça – le contrôle du pass sanitaire par exemple, avec les bistrotiers transformés en auxiliaire de police « grâce » au smartphone ». C’est un objet au cœur de tout ça, entre l’industrie qui emploie des neuroscientifiques qui connaissent le cerveau humain et qui en utilisent les failles pour nous rendre addict à cet objet. En France, en moyenne, on passe 3h30 sur un smartphone. On est une société de drogués. Ensuite le gouvernement n’a plus qu’à se saisir de cela. Est-ce qu’on est si loin du modèle chinois de crédit social ? On a bien vu avec le passe sanitaire – sans rentrer dans le débat de la justification sanitaire – le système mis en place est bien de nous accorder plus ou moins de liberté selon qu’on se sera ou non plié aux injonctions du gouvernement selon qu’on ait ou non toutes nos injections de vaccin. Du jour au lendemain, quand Macron a dit qu’il voulait emmerder les non vaccinés, les personnes ayant contracté le virus sans être vaccinées obtenaient un passe sanitaire de 6 mois, c’est passé de 6 à 4 mois sans aucunes justifications sanitaires. Mais avec cet objet connecté il suffit de changer l’algorithme pour réduire cette liberté.

Une intervention :

C’est juste un témoignage. Je suis présidente d’une association à la Roche l’Abeille pour lutter contre l’implantation d’une antenne relai. Nous avons réussi à informer la population, à contrer la mairie et finalement en avertissant aussi les médias locaux, Orange est partie. La solution est aussi dans le regroupement des personnes. L’argument d’Orange c’était de dire que ce n’était que l’installation de la 4 G. Or ce qui se passe c’est que c’est d’abord la 4G et ensuite la possibilité d’installer la 5 G. Est-ce que vous pouvez me le confirmer ?

NB :

Encore une fois c’est la 5G et son monde. Actuellement le déploiement de la 5 G c’est le déploiement de l’antenne 5 G et le renforcement du réseau de la 4 G et ces deux dernières années on a vu pousser des antennes partout. Parce que l’objectif c’est que l’ensemble du territoire soit couvert et qu’il n’y ait aucune zone blanche. Donc oui, ca va avec. Des dossiers que j’ai pu voir, en plus de l’implantation d’antennes 4 G, c’est bien spécifié que, après, l’opérateur est libre d’augmenter la puissance et de passer sur des antennes 5 G. Et bravo si vous les avez fait partir mais est-ce qu’ils sont partis loin ? C’est quelque chose qui fonctionne en duo entre l’industrie et le gouvernement. Le gouvernement a donné, il me semble 5 milliard – les opérateurs devaient verser une redevance par antennes qui devait rapporter 5 milliard à nous tous- et il a dit qu’il supprimait cette redevance en échange d’une couverture de l’ensemble du territoire et de la suppression des zones blanches.

Une intervention :

Je reçois des appels sur mon smartphone de personnes en habitats éphémères et mobiles. Elles se sont réfugiées en zone grise ou blanche dans un mobile home, une tente ou autre, et on se demande si il ne faudrait pas contacter l’ARS en leur disant que c’est peut-être le moment de prévoir dans la planification de l’urbanisme de garder des zones blanches. Où est-ce que vous en êtes dans la protection des populations vis-à-vis de la protection des rayonnements. De passer de 3,4 à la 5G sur un temps très courts, dans une frénésie sans calcul, sans principe de précaution. Au niveau de l’Europe on ne sait pas sur le long terme ce que ça peut donner. As-tu des échos sur des démarches d’interpellation de l’ARS ?

Une intervention :

Je voudrais répondre à votre question qui est très intéressante. Il faut savoir qu’en ce qui concerne les zones blanches et les personnes électrosensibles, celles qui en ont marre, de cette pollution électro magnétique, ont a fait des démarches auprès des ARS. J’en fait partie. Il y a longtemps. Il y a eu un appel des EHS (électrohypersensible) pour qu’on fasse un témoignage, qu’on l’envoie aux agences régionales de santé et à la direction générale. On a fait un appel en 2012. Dans le but de faire sortir une loi avec Robin des toits en soutien, avec une député qui s’appelle Laurence Abeille. Elle a été refusée. Finalement elle est sortie en 2015. Dans cette loi il y a un article qui disait qu’il fallait un rapport, sous un an, pour l’État, sur l’électrosensibilité des gens comme moi, comme environ 3,5 millions de personnes déclarées comme électrohypersensibles et tous ceux qui s’ignorent. Ce rapport de 382 pages est sorti en 2018. 300 pages d’auditions fait par l’ANSES. Il ne dit pas qu’il n’y a pas de souffrance. Il dit qu’il y a des personnes qui sont allergiques aux ondes électromagnétiques. Pourquoi je parle d’allergie, parce qu’il n’y a pas que les ondes électromagnétiques qui sont concernées, il y a aussi les métaux. Dans la population, depuis plus de 100 ans on met du mercure dans les bouches avec les amalgames dentaires. Et le mélanges métaux et ondes font un cocktail néfaste pour les organismes. En ce qui concerne les études, il y en a depuis longtemps. Qui m’a éclairé ? c’est le professeur Pierre Le Ruz en physiologie du Crirem. Je me demandais ce que j’avais donc j’ai fait des investigations et je suis tombé sur des associations comme Robin des toits, le Crirem…

Un ancien militaire de la Royal Navy a fait des conférences là-dessus : il dit un portable n’est pas un outil sociale mais d’urgence. Le professeur Belpomme qui s’est penché sur ces questions et qu’on a fait passer pour un complotiste.

Ce rapport de l’Anses ne remet pas en question les effets sur la santé des ondes, du mercure mais évidemment ça demande encore des études. Mais il y en a plein des études sur les effets néfastes des ondes, jusqu’au cancer. On le sait. Tout dépend de l’utilisation mais aussi du monde que l’on veut demain. Est-ce que demain je veux des objets tous connectés ? Est-ce que j’en ai besoin ? Il faut éviter d’acheter ces objets. Il faut boycotter ça. Mais il faut être nombreux. Et pour revenir sur la 5 G c’est 45 mille satellites autour de la terre. Il y a eu des pétitions pour demander un moratoire. Ca n’a rien donné. L’Anses a sorti un petit rapport sur la 5G. Ca n’a pas suffit. La 5G est une arme. C’est des zones millimétriques qui appartenaient en fin de compte à chaque gouvernement. Ca a été mis aux enchères.

NB :

Tu voulais savoir si il pouvaient y avoir des zones blanches réservées. Il y a des tentatives pour défendre des zones de la part de personnes EHS qui sont en errance et c’est vrai qu’il y a des zones perdues dans la forêt où des gens vivent parce qu’elles ne supportent plus ces ondes et les opérateurs viennent implanter des antennes et les personnes ont beau réclamer la sauvegarde de cette zone blanche, qui n’impacte personnes à part quelques promeneurs. Mais le discours de l’État c’est de dire qu’il faut, en cas d’accident, pouvoir prévenir les secours. C’est ahurissant. Il y a un projet à Durebon défendu par Michèle Rivasi, député européenne, réservé aux personnes EHS pour leur permettre d’avoir un lieu de vie et en même temps d’étude. Et même pour créer ce centre, une petite zone, elle a énormément de difficulté.

Une intervention :

Quand j’ai été contacté par ces personnes EHS qui m’ont expliqué dans quelle situation elles se trouvaient, je me suis dis qu’on allait faire un courrier au préfet et puis à la direction de l’ARS. Ces personnes sont suivies, avec des certificats, c’est sérieux. Ca demande à être pris en compte par les politiques publiques y compris avec les plans d’urbanisme. On voit bien que ces antennes c’est des passes droits. Entrer là-dedans en demandant de repenser l’implantation des antennes en préservant des espaces pour les personnes EHS, ça veut dire qu’il va falloir penser le mode d’habiter ces espaces, un mode réversible, écologique, une vision un peu idyllique mais c’est aussi une façon de combattre l’institution en la prenant par le talon d’Achille en lui disant : « éh oh vous êtes en train de commettre un véritable crime. Dans deux, trois cinq ans, des études vont tomber, et puis ce système est hyper vulnérable ». Ma deuxième question c’est la résilience technologique. Est-ce qu’il y a un plan B ? Le rapport de la commission dit que ça va être difficile de mettre un flic derrière chaque antenne.

NB :

Le plan B il n’y en a pas. Il ne faut pas se laisser enfermer dans l’imaginaire dans lequel c’est soit la 5 G soit le retour à la lampe à huile. Il y a plein de chose à imaginer. Il y a plein de modèles. Un moyen de résister c’est de montrer qu’il y a plein d’alternatives. Plutôt que la téléchirurgie et développer la 5G, je préfère qu’on recrute du personnel hospitalier. Souvent ces technologies là on peut leur opposer de l’humain. Surtout que leur installation ça coûte très cher, donc où est l’intérêt ? Ca c’est une idée parmi d’autres.

Une intervention :

Ma question est plus par rapport aux zones blanches. J’ai un ami électro sensible, je ne dis pas EHS parce que lui il n’est pas encore hyper sensible mais quand il va dans certains endroits, en ville, il met trois jours à s’en remettre. Pendant une période il a fait un tour de France des zones blanches ou grises et il a trouvé des endroits où il y avait des gens qui se regroupaient en zones blanches et le fait qu’ils mettent des antennes c’est qu’ils ne voulaient pas reconnaître l’existence de personnes EHS. Tu penses que c’est vrai ?

NB :

Je ne pense pas qu’ils implantent pour ne pas avoir à reconnaître ça mais qu’ils implantent des antennes parce que le projet c’est qu’il n’y ait aucunes zones blanches et que les EHS c’est quantité négligeable.et ils préfèrent les ignorer. Je peux témoigner d’avoir un peu fait des conférences un peu partout avec le linky puis la 5G et le nombre de témoignages de gens EHS est vraiment important et ça touche tout le monde : il n’y a pas de profil type. Je pars du principe qu’on est tous électrosensibles. On subit tous les ondes. Si on se met au soleil pendant 5 heures on choppe tous des coup de soleil. Ce sont des ondes aussi. On devient hyper sensible.

L’Anses dit que ça pourrait toucher 5 % de la population. L’anses a toujours des formules ambigues : oui les rapports disent que ça a des impacts sur la santé humaine mais qu’il faut encore d’autres études pour confirmer. Dans un rapport il est dit : pas de nouveaux risques avec la 5G mais en fait ça veut dire que les risques dont il parlait dans les rapports précédents sont toujours valables avec la 5G mais que l’Anses n’en n’a pas constaté de nouveaux. Dans les médias qu’est-ce qu’il est sorti : « rapport de l’Anses, pas de nouveaux dangers avec la 5 G », donc tout le monde s’est dit, la 5G pas de danger pour la santé.

Une intervention :

Je voulais faire une première remarque. La commission internationale de protection des rayonnement nucléaire, qui protège contre les rayonnement, fixe des normes par rapport au nombre de décès et de maladies qu’on admet. Je pense, quand on parle d’une protection relativement à ces ondes électro magnétiques, qu’on va arriver à quelque chose de similaire. L’autre chose c’est avez-vous entendu parler de ce rapport sénatorial de juin 2021 « Outil numérique et crise sanitaire » ?

NB :

C’est un rapport qui a été réalisé par des sénateurs Modem et LR, des personnes qui peuvent être au pouvoir demain et ce rapport étudie comment on pourrait utiliser les outils numériques dans le cadre d’une pandémie, là c’est dans le cadre d’une pandémie mais on comprend bien que ça pourrait être suite à un attentat important, et les préconisations font assez froid dans le dos ! Parmi les propositions il y a l’obligation d’utiliser des objets connectés. Ils disent, voilà, dans le cadre d’un pandémie ce n’est peut-être pas superflu d’imposer l’utilisation d’objets connectés, par exemple une balance, ou une montre qui prend le poul, la température, etc., et ensuite on peut vous envoyer un QR code pour vous laisser sortir de chez vous, si vous avez 38° de température vous ne pouvez pas sortir. Donc la balance n’aura jamais aussi bien porté son nom et révéler votre état de santé. Et c’est l’État qui autorisera les sorties. Autre proposition, c’est de dire en cas de pandémie, le fait de sortir de chez soi expose à une risque, donc ça a un coût parce que si vous devez, après, être soigné ça va coûter à la société. On peut imaginer que les citoyens paieraient une petite somme pour prévenir ce risque. Il faudrait payer pour sortir de chez soi en cas de pandémie. Voilà le genre de propositions faites par ces sénateurs tout à fait sérieusement et en prenant tout ce qui a été ou va être fait à l’étranger – et là encore on voit l’importance du smartphone où la surveillance s’est fait grâce à la géolocalisation des smartphones. Là on se dit qu’il suffit de le laisser chez soi et puis on sort mais non, dans certains pays les autorités appelaient les personnes pour vérifier qu’elles étaient bien à côté de leur smartphone et dans certains cas qu’elles se prennent en photo et envoient le selfi pour confirmer qu’elles se trouvaient bien chez elles. E ce rapport-là cite cela, et si des démocraties comptent leur morts et des dictatures les vies pourquoi ne pas aller vers ce genre de modèles.

Une intervention :

Je voudrais savoir quel individu on est en train de construire. J’ai de la peine quand je vois tous ces jeunes se balader avec le nez collé. Je ne parle pas du crétin digital, de ce genre de choses, de tous celles et ceux qui deviennent obèses, etc. En France il y a 20 à 25 % de gens qui sont à côté de tout se qui touche à internet – la fracture numérique- qu’est-ce qu’ils deviennent ? Pour le vaccin, par exemple, on doit être quasiment les champions de la vaccination mais les plus mauvais pour les personnes âgées. Il y a une fracture et on s’en fout !

NB :

Sur cette fracture, la réponse des autorités c’est de mettre en place des formations pour lutter contre l’illectronisme. A mon avis c’est un piège. Parce que ça veut dire que c’est un moyen d’accélérer le mouvement et de tous nous emmener vers ce modèle. Ce qu’il faut c’est imposer d’autres solutions, qu’on ne soit pas obligé de passer par le numérique pour prendre un rendez-vous pour se faire vacciner, pour déclarer ses impôts, etc. Encore une fois c’est remettre de l’humain. On nous fait croire que c’est écologique la dématérialisation. Qu’est-ce qu’on constate ? c’est que dans les CAF, à Pôle emploi il n’y a plus d’agents en face de vous, vous cherchez tout seul votre emploi par ordinateur puis l’agence c’est en dernier recours que vous pouvez rencontrer un humain. La solution, il y en a plein, je pense à celle là parce que c’est la facilité, ça marche et ça va mieux. A la Courneuve Enedis avait fermé sa dernière boutique physique. C’est un endroit plutôt défavorisé. Tout le monde devait régler ses problèmes, ses factures par informatique. Il y a des agents de la CGT qui ont refusé ça, qui ont trouvé la clef du local et qui ont réinvesti le lieu et maintenu une permanence ouverte. Ils ont eu des centaines de personnes qui sont venues. Un des agents m’a donné un exemple : un couple asiatique ne parlant pas français, on leur dit allez régler votre problème sur internet. Impossible. Ils sont venus avec leur enfant qui parlait un peu français. Le gamin ne savait pas forcément tout traduire mais avec des gestes, dessins, on arrive à se comprendre et à régler le problème. Ces personnes là, si elle se retrouvent seules face à leur ordinateur elles sont foutues.

Une intervention :

Je voudrais aborder le forum économique de Davos. En fin de compte toutes les technologies qui sont en train d’être développées c’est au niveau mondial et notamment à ce forum là. Le Covid 19 la grande réinitialisation sur internet est sorti en 2016 La grande révolution industrielle. Tout ce qu’on vit là était prévu et jusqu’en 2030. Vous allez avoir tout ce qu’ils veulent nous faire. Agenda 2010, agenda 2030. C’est deux documents très important à lire et vous comprendrez pourquoi le forum de Davos c’est important.

NB :

Sur les enfants : les professionnels de l’enfance sonnent l’alarme. Là encore c’est une psy qui m’expliquait que les apprentissages des bébés passent par le regard et ils constatent d’important retard d’apprentissage parce que les parents ne prennent plus le temps de regarder leur bébés parce qu’il sont vissés sur leur smartphone. Et c’est une addiction. Un addictologue me disait que la plupart des consultations chez les jeunes qu’il a ça concerne les écrans. En fait ils utilisent des neuroscientifiques pour utiliser les failles de notre cerveau. Mais là où c’est vraiment puissant comme addiction c’est qu’avec le smartphone c’est comme si on avait le dealer en permanence dans notre poche et la drogue à volonté. Et avec les notifications, les sonneries, etc. c’est comme si le dealer tout au long de la journée appelait le jeune en lui disant : « vient encore prendre une dose ». Donc ce sont des addictions très importantes.

Une intervention :

Peux-tu préciser nous préciser le déploiement de ces 40 ou 45 mille satellites avec derrière Elon Musc en quoi ça contribue au déploiement de la 5G.

NB :

Là encore c’est indépendant et à la fois lié. C’est dans l’objectif d’un monde hyper connecté et de la 5G. Ce projet est mené par Elon Musc. Mais il y a d’autres projets, donc il pourrait y avoir encore plus de satellites. On pensait ne pas avoir de prise sur ce projet d’Elon Musc mais dans 3 jours je vais à Saint-Senier-de-beuvron parce que ces satellites on besoin de relais terrestres qui ne peuvent pas être installés n’importe où. Et là les habitant se sont mobilisés et on fait annuler le projet. Donc Elon Musc doit chercher un autre endroit pour implanter son relai terrestre. Donc on n’est pas complètement démuni.

Une intervention :

Quand on parlait de la ville qui a refusé l’antenne Orange, en fait il n’y a pas que Orange. Et de toute façon ça se multiplie aussi par le nombre d’opérateur. Ca n’est pas la même antenne qui sert à plusieurs opérateurs, non ?

NB :

Sur certains pylônes il peut y avoir tous les opérateurs. L’objectif fixé par le gouvernement c’est de supprimer toutes les zones blanches. Donc il y a des zones où il y aura un seul opérateur. Dans le centre de Paris il y a les quatre réunis. Ce qui est préoccupant c’est cette volonté de supprimer toutes les zones blanches. Oui ils reculent et s’implantent un peu plus loin mais ça montre qu’il y a une résistance à ça ça alerte aussi le voisinage, donc la population. Ca montre qu’on ne va pas forcément accepter ce modèle de société en restant les bras croisés.

Une intervention :

Il y a un site très bien sur internet si on veut savoir où sont installés les antennes relais c’est le site de l’ANFR cartoradio.

CR réalisé par Michèle G. et Anne V.


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