Appel à rejoindre le Comité de soutien de l’affaire du 15 juin

La Lettre du cercle Gramsci n’a pas pour vocation d’être un organe d’action politique. Nous ferons cependant exception avec le texte ci-après. En effet, trois abonné(es) à la Lettre , dont une animatrice de l’association, figurent parmi les six personnes interpellées ayant subi une garde à vue dans le cadre d’un ahurissant déploiement policier relatif à l’affaire relatée ci-après.

Nous appelons à les soutenir

Le bureau du cercle Antonio Gramsci

Appel à rejoindre le Comité de soutien de l’affaire du 15 juin

Nous, premiers témoins et soutiens des personnes mises en cause par les arrestations du mardi 15 juin en Creuse et Haute-Vienne, avons vu des policiers armés et cagoulés arrêter sept personnes mardi 15 juin à 6h, une scène brutale et choquante pour les voisins et amis présents sur place à cause de la débauche de moyens parfaitement disproportionnés qui a été déployée : la Sous-Direction Anti Terroriste(qui s’est déjà tristement illustrée en Limousin lors de l’affaire de Tarnac), le Peloton Spécial d’Intervention de la Gendarmerie, la police judiciaire et la gendarmerie du secteur, rien que cela : une dizaine de voitures pour interpeller une institutrice chez elle, avant sa journée de travail. Une rafle matinale, accompagnée de perquisitions, qui s’est déroulée au même moment à différents endroits du Limousin avant de conduire ses sept victimes dans les commissariats de Limoges, Saint Junien, Bellac, et d’autres encore, pour une garde à vue pouvant durer jusqu’à 96h.

Ils ont entre 45 et 70 ans : une directrice d’école, une potière, un plombier, une menuisière, un chargé de cours à l’université et une

infirmière, à avoir fait les frais de cette opération ; ce sont surtout

des citoyens, parmi les (trop) rares engagés professionnellement et

bénévolement au service des gens et de la collectivité.

On les soupçonne de « destructions matérielles en bande organisée

portant atteinte aux intérêts de la Nation » et d’« association de

malfaiteurs » suite à deux événements : l’incendie, en début d’année,

d’antennes TDF de diffusion de la TNT et de la téléphonie mobile (relai des Cars en Haute-Vienne), et celui un an auparavant de véhicules Enedis (à Limoges). Rien en tout cas qui ressemble de près ou de loin à des actes de terrorisme, alors que ce sont bien les moyens de l’antiterrorisme (SDAT, garde-à-vue prolongée)qui sont employés : la seule répercussion de l’événement en question a été une coupure de télévision de quelques jours. Absolument rien qui justifie qu’on déploie un dispositif aussi démesuré ; n’aurait-on pas pu les convoquer simplement dans le cadre de l’enquête ? C’était compter sans la montée de la violence d’État qui s’est opérée ces derniers temps à l’égard de tout citoyen par les moyens de plus en plus étendus donnés aux forces de police et l’élargissement des mesures d’exception de plus en plus intégrées au droit commun.

L’opération ressemble à un coup de filet assez large et mal ajusté pour faire du renseignement sur des gens dont les engagements humanistes

déplaisent au pouvoir. Au moins trois perquisitions ont même été menées

chez des personnes convoquées finalement en tant que témoins ! Il ne

manquait plus que le spectre de l’utra-gauche pour les amalgamer dans un

discours grossier qui justifie la mise en scène policière, à quelques

jours à peine des élections régionales et départementales qui verra

surtout s’affronter l’ultra-droite et un ultra-centre de plus en plus

extrémiste.

Nous constituons aujourd’hui un comité de soutien pour que ces

personnes, prises malgré elles dans la trame de cette sordide pièce de

théâtre politique ne soient pas isolées et puissent se défendre contre

la violence qui leur est faite sans se retrouver broyées par cette

grande machine à fabriquer des ennemis intérieurs que nous avons déjà

trop vue à l’œuvre.

Nous constituons également ce comité pour dénoncer ensemble la

radicalisation sans frein d’un pouvoir aux abois, qui use de terreur et

de surveillance pour masquer sa peur d’avoir un jour des comptes à

rendre à tous ceux qu’il maltraite au quotidien.

Nous appelons tous les soutiens à rejoindre ce comité,

Rejoignez-nous, contactez-nous, soutenez le comité par des dons et des

interventions publiques. Notre numéro : 06.23.44.31.52

https://www.facebook.com/SoutienArrestations15juin

Le 18 juin 2021

 

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