ALIMENTATION ET MODES DE VIE La politique dans notre assiette

Voici le compte-rendu, proposé par Francine Atanassov-Villaret, de l’exposé d’Alain Desjardin, invité, le 8/12/98, par le cercle Gramsci et avec la participation de a Confédération paysanne de la Haute-Vienne. Malgré nos résolutions de début d’années, nous sommes contraints, pour des raisons techniques, de reporter le CR du débat lui-même, au n°81 (mars-avril 99). La soirée a rassemblé environ 60 participants.
Le problème de nutrition que traite Alain Desjardin requiert de plus en plus d’attention de notre part ; les porcheries industrielles (cf. encadré) qui se multiplient – notamment en Limousin – la question des organismes génétiquement modifiés, le développement inquiétant de toute la restauration rapide (MacDonald, Quick, etc.) nous interpellent de plus en plus, car nous réalisons qu’une mainmise des multinationales sur le vivant s’accentue, et qu’un nouveau modèle de société – disons totalitaire – pourrait en découler. Alain Desjardin, par son parcours, ses engagements très nets, sur le nucléaire en particulier, semble bien placé pour nous éclairer sur ces sujets dont l’actualité frise l’urgence.

Alain Desjardin (AD) nous dit, en préambule, qu’il n’est pas un spécialiste de l’environnement, mais que les étapes de sa vie professionnelle l’ont conduit, naturellement, à des prises de position dans ce domaine, d’autant plus que, dès 1981, il retrouvait en quelque sorte ses racines. Il occupait, sur le Larzac (et en s’y installait), une des 26 fermes qui avaient été reprises à l’armée après le long combat que nous connaissons. Il précise que, sur cette ferme, se conjuguent : la production (petits fruits et maraîchage de plein champ, poulets en plein air), un accueil à la ferme (en gîtes, chambres, camping) et une démarche culturelle (par exemple, il a accueilli des Biélorusses, des gens de Tchernobyl) … Il rappelle qu’il s’est solidarisé, en août 1995, avec les 15 Tahitiens qui furent condamnés à de lourdes peines, en 1998, pour leur lutte antinucléaire ; il espère, avec ses 3 amis, faire réviser le jugement inique, qui a été rendu. Les Tahitiens ont subi plus de 200 explosions nucléaires !
AD n’avait pas hésité, d’autre part, à faire une « descente » avec 90 personnes sur un site NOVARTIS[1] pour détruire des stocks de maïs transgénique. Il lui semble que c’est un problème de société qui ne doit laisser personne indifférent, et il a, avec quelques uns, osé affronter les multinationales pour limiter leur pouvoir par tous les moyens. Il n’est pas inutile d’inviter les scientifiques, les chercheurs, à intervenir avant le lancement commercial d’un produit… c’est l’obligation de précaution.

Première question d’importance : qui choisit son alimentation aujourd’hui ?
Des chaînes alimentaires qui s’imposent, même à l’alimentation biologique.
Qui peut maîtriser son alimentation ?
On le peut, mais plus ou moins suivant son niveau social et culturel, suivant son budget, suivant que l’on vit à la campagne ou à la ville.
La tendance actuelle : l’Etat légifère, pour orienter, de plus en plus, les productions alimentaires. Le phénomène se précise depuis 1960. Ainsi, c’est la naissance, à partir de 1962, de sociétés nationales et multinationales, qui investissent d’énormes sommes, et on voit que le prix du pain, a alors, en quelques années, été multiplié par 18, et le prix de la viande par 7 ou davantage. C’est malheureusement l’organisation de la dépendance qui s’installe, y compris pour les pays dits sous-développés ou en voie de développement. C’est par la suite la transformation du GATT en OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce qui fixe, par exemple, les prix d’achat des matières premières, comme le cacao, le soja, le riz. La nouvelle loi d’orientation agricole engendre le développement d' »ateliers » : ateliers porcins, ateliers de poulets. Le terme est à retenir, puisqu’il traduit l’industrialisation à outrance : on parle de 5.000 poulets par « chambre » et on va jusqu’à 250.000 poussins par « chambre »!, ce qui nécessite des précautions sanitaires. On n’écarte pas le risque de contamination humaine à ce stade.
Cette dépendance s’étend aux pays « sous-développés » et, pour prendre un exemple, Tahiti, qui était autonome, dépend maintenant à 92% de l’extérieur. Les produits finis entraînent, paradoxalement, une malnutrition (mauvais équilibre alimentaire) et on note même une recrudescence de maladies graves, voire incurables. On voit comment se dessinent ainsi, la surproduction d’un côté, le manque de l’autre. Les grandes chaînes de supermarchés se sont emparées de ces nouveaux marchés, ce qui entraîne la baisse des prix, mais aussi la mauvaise qualité des produits, de plus en plus « modifiés » : d’énormes quantités d’adjuvants, et d’antibiotiques parfois, sont introduites dans ces aliments transformés ; les édulcorants, les colorants, les conservateurs, les acidifiants, les correcteurs et exhausteurs de goût… la liste serait longue. La consommation carnée qui augmente, le goût des aliments crus qui disparaît, c’est toute une culture alimentaire, traditionnelle et saine, qui s’en va. S’ajoutent à cela les mauvaises habitudes des consommateurs que nous sommes : on grignote devant la télévision… Les pollutions de toutes nature augmentent sans cesse, sans reparler de la « vache folle » et d’autres faits aberrants, dus à la nourriture à base de poulet donnée aux poissons[2], à la nourriture à base de poisson donnée aux poulets, à l’équarrissage (production d’où l’on tire la gélatine…)…
Mais le phénomène devient mondial ; la moitié des forêts tropicales aura disparu d’ici 20 ans, ce qui accentuera le déséquilibre de la chaîne alimentaire. On suppose que 27.000 espèces animales et végétales auront disparu de la planète d’ici quelques décennies. Nous savons, d’autre part, qu’un grand nombre de maladies sont liées à ce déséquilibre alimentaire. Faut-il craindre l' »apocalypse » de la vie sur terre par cette dégradation générale de nos modes d’alimentation et de nos modes de vie ? Heureusement, un besoin de retour à la nature et à l’équilibre nutritionnel se dessine. La culture biologique aura beaucoup augmenté d’ici peu, même en Haute-Vienne, et une bio-diversité semble se dessiner à nouveau. Mais, pour lutter contre l’emprise des multinationales et de la politique, il faudra rapidement, opérer un rapprochement producteur-consommateur. Il existe de plus en plus d’associations qui soutiennent ces projets, ces idées : il ne faut pas attendre, sous peine de perdre notre santé et notre capacité à prendre les décisions nous concernant.

Francine Atanassov-Villaret o

* Pour aller plus loin sur ce sujet un livre :
Des poubelles dans nos assiettes, F.Perucca et G.pouradier, ed. Michel Lafon, 1996.
Jusqu’à 80% de nos maladies prennent naissance dans nos assiettes. Les auteurs, dans ce livre explosif, « décortiquent » le panier de la ménagère. Ils nous donnent des éléments pour apprécier la dose journalière de produits toxiques tolérable dans nos casseroles, ou « comment éviter les cocktails qui tuent ». Ils tentent de réveiller les consciences sur ce problème fondamental.
F A-V.
*La Lettre eau, mai 1998, n°7. Revue du réseau eau de France Nature Environnement. Dossier : en Bretagne, fracture sociale autour des questions d’eau et d’agriculture.
Adresse : 71, av. Charles Péguy, 45800 St Jean-de-Braye.
(Disponible au Château de Ligoure)

LE DEBAT

Alimentation et modes de vie
La politique dans notre assiette

Nous avons choisi de vous présenter un compte-rendu du débat où ne transparaît que ce qui est lié au sujet proprement dit de la soirée (alimentation, modes de production, modes de vie,…), sans relater les expériences militantes de Alain Desjardin, dont il a émaillé, de façon vivante, ses réponses.
Freddy, avant de laisser la parole à la salle, renvoie au Monde diplomatique[3] où l’on peut lire un article sur les OGM (Organismes génétiquement modifiés). Monsanto[4] y déclare que les problèmes de santé ne le regarde pas. Les OGM, c’est une filière où il y a du fric à faire et c’est tout. Un second article aborde la question du monopole sur le vivant par rapport aux semences hybrides.

4500 céréaliers touchent, chacun,
plus de 750.000 francs
d’aide publique

Fabrice Lacroix (Confédération paysanne) : On a beaucoup parlé de la fonction de production de l’agriculture. Si on veut être un peu positif, la première question qu’il faut se poser aujourd’hui, c’est : quelle est réellement la fonction du paysan? C’était une évidence avant les années 60 : il ne produisait pas que des biens alimentaires mais il occupait l’espace. La question se pose différemment maintenant : le nombre de paysans a diminué, les espaces ont des proportions différentes. Donc, être agriculteur au sein de la Confédération paysanne, ça n’est pas uniquement produire des biens alimentaires, ça n’est pas avoir comme unique vocation la mise sur le marché d’un bien. A partir de cette fonction essentielle, se greffent la fonction sociale, qui nous paraît prioritaire (agriculture/emploi), la protection de l’environnement, et une réflexion territoriale, d’occupation en termes de relations humaines. Lorsqu’on s’est posé ces 3 questions, je pense qu’on ne peut plus produire des biens alimentaires de la même manière. Il y a une relation directe entre ces deux orientations.
Pour être positif, deux mots sur la loi d’orientation qui est en discussion au Parlement. Elle intègre une innovation : le Contrat Territorial d’Exploitation (CTE). C’est une proposition pour qu’on puisse, en tant qu’agriculteur, passer un contrat avec la société via le Ministère de l’agriculture, pour respecter la multifonctionnalité de l’agriculture (mais on peut y mettre n’importe quoi). C’est-à-dire respecter la fonction sociale, environnementale et économique de l’agriculture. Ce sont de grands mots, et ça peut se vider de son sens, mais d’autant plus que c’est aussi une porte ouverte qui nous est donnée. Au niveau de la Confédération, c’est essentiel de faire nos propositions, notamment sur les fonctions de l’agriculture. Tous ces problèmes se posent – aussi et surtout – en termes politiques.

Alain Desjardin : A propos du CTE. C’est pertinent de se positionner. On est invité à réfléchir du point de vue (dans un premier temps) du consommateur. Les CTE sont subordonnés à la mise en place de comités départementaux d’orientation agricole, ce qui n’est pas acquis. Si, en termes de rapports de force, les associations de consommateurs, de défense de l’environnement, du champ social, de précaires, etc., peuvent être reconnues différemment selon l’optique du responsable du comité départemental, c’est politique. De plus il faut compter avec la DDA et la DDE[5]. Les choses sont loin d’être acquises avec la majorité de la gauche plurielle (PS), qui est plutôt favorable aux autoroutes, aux porcheries industrielles, aux grandes surfaces… L’alimentation de qualité n’est pas acquise, du point de vue de l’accès possible, pour toutes les couches de la population. Il va falloir se battre tous ensemble.

Pierre Fosséprez rappelle que, ne pouvant, comme éleveur de moutons, honorer ses engagements financiers, il a été poussé à la faillite. On a mis aux enchères publiques ses brebis… Comme beaucoup d’exploitants agricoles, il avait été « incité » à s’endetter pour agrandir son exploitation et à augmenter son cheptel, alors que se profilait déjà la crise du mouton. Les jeunes qui s’installent sont souvent la proie du Crédit Agricole et des techniciens qui les poussent à des choix aberrants, et ils ne peuvent résister à cette pression, du fait de leur isolement, d’une information partielle, etc. Tous ceux qui subissent ces processus sont morts socialement, et il n’y a personne pour les ressusciter.

AD rappelle qu’il faut des « réactions citoyennes associées », évitant l’isolement, pour qu’une défense et un combat soient possibles. On n’a pas d’autres choix : une solidarité de plus en plus grande doit se manifester, pour que puisse se créer une fraternité solide. Il est nécessaire d’appartenir à des réseaux forts pour résister.

Un intervenant : Il n’y a que l’opinion publique qui peut faire quelque chose, alors ! Il faudrait la renseigner. Je m’intéresse à la santé. J’évite le plus possible les grandes surfaces, mais on ne peut pas tout éviter : on est ce que l’on mange. Et ça engraisse les lobbies pharmaceutiques.

AD : Ma réponse est essentiellement sociale. On est dans une société de l’image. Il faut voir comment on peut diffuser un message, inviter à la réflexion puis à l’action. Mais ça, ça vaut pour tous les terrains.

Jean-Pierre Juillard : On voit que l’espérance de vie augmente, et on se demande si la nourriture n’y serait pas pour quelque chose. J’ai l’impression qu’on a du mal à vivre, en nous, à concilier le consommateur d’un côté, le citoyen de l’autre. Si j’achète 1kg de pomme de terre à 1F je ne devrais pas le faire. Ce n’est pas possible qu’il arrive à 1F à la vente. Or on le fait, et en permanence. On achète souvent en deçà du coût réel.
Par ailleurs, est-ce qu’on se souvient de la vie des paysans il y a 50 ans ? Les choses ont quand même changé…

AD : Il ne faut pas nier ce que le progrès peut apporter en termes de bien-être, de temps libre… On n’est pas contre le progrès, à condition qu’il soit au service de l’homme. Il ne l’est plus quand il est repris par Novartis, par le PDG d’Auchan, etc. Le progrès, exploité par le système, parcellise les tâches et tire le maximum de ce qu’un homme ou une femme peut donner, et puis on jette… Aujourd’hui, le progrès s’est tellement accéléré qu’on n’a presque plus besoin des gens : par exemple, au Japon, à Suzuki, tout est robotisé. Le système est pervers et arrive à une impasse. Les riches n’ont plus besoin des pauvres : les pauvres on peut les tuer ! Et on ne sait même plus quoi faire des marchandises. Mais, on commence à lire ici ou là (par exemple dans le Diplo), que le système libéral a ses limites (voir les axes d’analyse et de revendication d’ATTAC).

P.F : Je voudrais ajouter une petite note d’espoir. Depuis la vente aux enchères de mes brebis, je reçois beaucoup de gens chez moi. Ces personnes, qui viennent de partout, savent ce qu’elles ne veulent pas, et, en repartant, elles savent ce qu’elles veulent. Et ça, ça vaut tous les salaires du monde.

AD : Je vais citer un passage du livre de Rifkin qui aborde le problème des OGM.
« La révolution biotechnologique obligera chacun à réfléchir sur ses valeurs les plus intimes, et à se poser la question, ultime, du sens et du but de la vie. Il se pourrait que ce soit là sa contribution la plus précieuse, tout le reste dépend de nous… ».

Freddy : C’est vrai que la nouvelle religion c’est produire et consommer. Quelle est la liberté des paysans pour le choix de leur production dans la mesure où il faut toujours produire moins cher, et avec tout un tas de critères d’esthétique (des produits beaux avant d’être bons). Est-ce que maîtriser la commercialisation (je pense à la Petite ferme) apporte une certaine liberté, plus de liberté que de contraintes ?

La petite ferme : Depuis le début il y a dans la salle 2 publics : des paysans, dont je fais partie, et des citadins – vous – donc des consommateurs. On est tous des consommateurs. Ce qui est intéressant c’est, pas tant “ l’assiette au champ ” que la relation paysans-citadins au travers de notre alimentation. Ce choix de commercialisation, avec 12 agriculteurs, c’est pour proposer les produits de nos fermes, mais il y a aussi, derrière tout ça, un besoin de rencontre, le besoin aussi de sortir de nos exploitations, de trouver d’autres échanges : parce que, dans notre métier, même si on a choisi une forme d’agriculture différente, on a aussi des impératifs économiques sur les exploitations, et c’est pas évident de résoudre tout cela. A partir de là, on voudrait aussi sortir de cet engrenage de l’exploitation, du stakhanovisme de notre métier, et découvrir d’autres milieux, d’autres associations. Ca ouvre la possibilité d’agir sur d’autres mouvements, plus généraux. Pour en revenir au problème de “ se nourrir ”, nous aussi on cherche à le faire le moins mal possible. On vend nous-mêmes nos produits et on peut expliquer comment on les a produits, on peut faire visiter nos exploitations, et expliquer ce vers quoi on aimerait tendre.
A propos de « l’ancien temps », on garde, de toute façon, toujours les bons souvenirs et, quels que soient les milieux, ce qu’on regrette, en fait, c’est les relations humaines qu’on avait alors les uns avec les autres.

AD : L’Accueil paysan est né en 1987 du refus du développement, par les gîtes de France, d’un tourisme haut de gamme. Selon la charte, l’accueil doit être complémentaire d’une activité agricole, avec ce que cela représente de savoir-faire, des réalités animales et végétales, et la capacité d’organiser et de faire découvrir ces choix, de maîtrise et de production, depuis la semence jusqu’au consommateur. Le paysan d’à côté, qui a un troupeau 10 fois plus gros, avec des ateliers hors sol a des possibilité de congé que n’a pas celui qui fait le choix du bio, d’une plus petite exploitation. On refuse de ne plus avoir de lien social. On veut des relations avec les autres, les citadins, ce qui nous entoure en dehors de la seule production. On refuse d’être des “ performants ”. On parle de paysans et non d’exploitants agricoles (terme récent), ce qui équivaut au passage de la notion de métier à celle d’emploi. La politique qui mène à ce qu’on a dans notre assiette a plusieurs facettes. Elle produit un conditionnement, et on a à réagir sur ce qui nous est offert en termes de produits.

Claude Gobeaux : Mes grands-parents fauchaient à la main. L’eau est arrivée chez eux en 1965. C’est pas vieux. Pourquoi est-ce que ça a tellement changé ? On est passé d’un effort musculaire à la mécanisation complète (pendant les 30 glorieuses), mais cette évolution ne s’est pas faite pour tout le monde (15 à 20% de la population mondiale). De 1945 à 1975, la part des profits a diminué de 10%. Maintenant, c’est l’inverse (changement d’équilibre Est/Ouest).
Le sens et le but de notre vie, c’est une lutte solidaire…

AD : Je crois beaucoup en l’homme, en l’action collective. mais il ne faut rien attendre “ en retour ” de ce que l’on fait.

A.V o
[1] Multinationale issue de Ciba-Geigy et Sandoz.
[2] Pauvres poissons d’élevage, déjà bourrés d’antibiotiques déversés par tonnes dans leurs bassins surpeuplés, quand ils développent des furonculoses. Les survivants se retrouvent dans notre assiette! Mais tout n’est pas perdu, d’autres modes de production sont possibles, comme le pratique le Lycée d’Ahun (Creuse)…

[3] Monde diplo n°537, décembre 98 : “ La menace du complexe génético-industriel ”.
[4] La firme la plus avancée dans les applications des “ sciences de la vie ”.
[5] DDA : direction départementale de l’agriculture. DDE : direction départementale de l’équipement.

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