Sortir de l’économie, sortir du développement ? POUR EN FINIR AVEC LA MARCHANDISATION

Conférence – débat, le 5 mars 1999, avec Serge LATOUCHE – 70 participants

Jean –Jacques Gouguet, enseignant à la Faculté des sciences économiques de Limoges, introduit la soirée par une présentation de l’œuvre de Serge Latouche, montrant son ampleur au travers des titres de ses écrits. Il s’agit pour J-J.G d’un des intellectuels qui compte en cette fin de siècle, en raison de ses apports et de son originalité : ce qui contraste avec la plupart des économistes qui écrivent… pour ne rien dire, confinant leur travaux dans des élaborations mathématiques aussi stériles que sophistiquées.
Aujourd’hui, l’un des éléments les plus frappants est le décalage qui existe entre la vie telle qu’elle pourrait être, eu égard à l’état de la technique, des sciences etc.., et la vie telle qu’elle est.
Ainsi Serge Latouche, qui a établi un bilan peu glorieux de ce siècle (génocides, guerres, atteintes à l’environnement, pauvreté au milieu de l’abondance..), nous projette dans une double direction.
Son premier objectif est de penser autrement ; car il nous est difficile de penser le 21ème siècle avec les instruments du 19ème ; l’autre consistant à anticiper et imaginer un nouveau projet de société à long terme.
J-J. G relève dans les travaux de Serge Latouche, deux types essentiels d’apports. Il s’agit, d’une part, de ses travaux d’épistémologie : étude critique de la science, en l’occurrence économique, illustrée notamment par l’ouvrage collectif L’économie dévoilée. Son autre apport essentiel concerne le développement et les propositions qu’il énonce à partir de sa remise en cause.
Nous vous présentons, dans ce numéro, la partie « exposé » de la soirée.
Serge Latouche nous confie qu’il aurait préféré comme titre du débat « Pour en finir avec l’omnimarchandisation du monde». Parce que, si la marchandisation n’est pas un phénomène nouveau, au stade actuel on assiste, et ceci est nouveau, à la transformation de tous les aspects de la vie en marchandise (il cite l’exemple tout récent des randonneurs réfugiés dans un igloo en montagne).

Sortir du développement

Aujourd’hui, parler du développement c’est prononcer un requiem pour un mort en survie artificielle prolongée.

On peut dire du développement, comme du progrès, qu’il est une maladie qui se prend pour son propre remède…
A l’origine, en 1948-49, le développement était une entreprise paternaliste et transitive. Les pays riches s’engageaient à concourir au développement des pays moins avancés. Mais ce développement-là est très mal en point. Ainsi, les pays les plus riches, qui devaient consacrer à l’assistance technique et au développement 1% de leur Produit Intérieur Brut (P.I.B), ont, au fil des années, ramené leurs prétentions à un taux avoisinant 0,25%. Autre signe manifeste de cette décrue : les instituts d’étude et de recherche sur le développement ont fermé leurs portes.

Mais, au fond, si le développement s’est volatilisé (y compris du paysage intellectuel), ce n’est pas en raison de ses échecs, ou de son refus par les victimes, mais au contraire de son accomplissement : accomplissement de sa mission historique, qui était de réaliser l’économie mondialisée.
En effet, dans une économie mondialisée il n’y a pas de place pour une prise en considération spécifique d’une région de la planète (le Sud). Il n’y a place que pour une seule théorie économique, valable à la fois au Nord, comme au Sud, du village planétaire.

Toutefois, le développement survit, en particulier avec « l’ère du développement à particule », c’est à dire celle du développement assorti d’un qualificatif comme : durable, supportable, soutenable, viable. Véritable bricolage intellectuel, ce recentrage est mystificateur. Il correspond en fait au déplacement opéré par la mondialisation à l’issue des « trente glorieuses » (1945-1975).
Ainsi, au cours de ces années de croissance vigoureuse, les miettes des riches permirent de nourrir, non seulement les nouvelles bourgeoisies des Etats « indépendants », mais même leur clientèle élargie. Cela permettait d’assurer une cohésion nationale. Ce fut la glorieuse époque du welfare (l’abondance, la providence) de la société salariale. On s’aperçoit que le développement d’alors était toujours national. Car c’était l’existence d’une régulation nationale qui permettait de passer de la croissance au développement.
Mais la transnationalisation de l’économie et, du reste, les 3 D (dérèglementation, décloisonnement, désintermédiation), ont fait voler en éclats le cadre étatique de cette régulation qui permettait un certain saupoudrage, un certain amortissement des inégalités. Et la polarisation des richesses, les inégalités se développèrent, à nouveau sans limites selon la dynamique capitaliste dure et classique qu’on connaissait au début du 19ème siècle. Un seul chiffre, en donne la mesure : les 225 plus grosses fortunes (1000 milliards de $) possèdent l’équivalent du revenu annuel des 2,5 milliards d’habitants les plus pauvres de la planètes (47%). Au développement, succèdent alors les ajustements structurels, et aux politiques sociales, le « SAMU mondial » (Organisations Non Gouvernementales – O.N.G. – humanitaires, urgenciers).

Au développement , poursuite de la colonisation par d’autres moyens, succède donc la mondialisation, poursuite du développement. Les Etats-nations qui s’étaient déjà faits plus discrets dans le passage du témoin de la colonisation au développement (avec les indépendances) quittent carrément la scène au profit de la dictature des marchés (Fonds Monétaire International, plans d’ajustement …)
Derrière tout cela on retrouve toujours le mouvement long d’occidentalisation de la planète poussé aujourd’hui à son point ultime : la colonisation de l’imaginaire par le progrès, la science, la technique, l’économicisation, la technicisation .
Finalement, on peut dire du développement, comme du progrès,qu’il est une maladie qui se prend pour son propre remède.

Par son action corrosive sur l’Etat, sur le politique, sur l’environnement, sur l’éthique, sur la culture, la mondialisation constitue un danger planétaire. L’intégration abstraite de l’humanité dans le marché se fait au prix d’une destruction du tissu social au Nord, et correspond, en plus, au Sud, à une déculturation d’autant plus dramatique que le Sud n’a souvent pour seule richesse que sa culture.
Faute de trouver sa place nécessaire, son épanouissement légitime, la culture fait son retour de manière explosive, et parfois sous des formes insidieuses. On reconnaîtra ainsi le terrorisme identaire qui se manifeste par le morcellement et le nationalisme (Kosovo, Rwanda, Irlande du Nord, Corse..) ainsi que la montée des intégrismes religieux musulmans (Algérie, Iran..), mais aussi brahmanistes et chrétiens.

Démystifier la mondialisation

Si le monde est entré dans sa mondialisation depuis Christophe Colomb (1492), l’actuelle phase (mondialisation des marchés) est la pointe ultime d’une marchandisation du monde, autrement dit de son économicisation.

Quand on a un marteau (l’économie) dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d’un clou (économique)

Avant la Renaissance, l’Européen et, jusqu’à une époque récente, les autres hommes donnaient très peu de place dans leur vie à l’économie. Chacun accomplissait ses tâches, le plus souvent domestiques, et se préoccupait, pour l’homme du Moyen-âge, de la religion, pour l’indigène d’Afrique, de fêtes ou de rituels. D’ailleurs le mot « économie » était alors absent de la plupart des langues.
Mais, aujourd’hui, chacun participe à la vie économique et possède un minimum de connaissances, surtout de croyances, voire de mythes, concernant l’économie. Le chef d’entreprise s’intéresse aux taux d’intérêts et aux prélèvements fiscaux, et la ménagère au prix du beurre et aux versements de la Sécurité sociale ; tout cela étant des catégories économiques. Cette situation de l’homme moderne est bien illustrée par le proverbe : « Quand on a un marteau (l’économie) dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d’un clou (économique) ». Le revenu est devenu la condition normale – en tout cas de survie – de l’homme moderne.

Le projet de la modernité repose sur cette prétention de construire la vie sociale sur la seule base de la raison, en s’émancipant de la tradition et de la transcendance. Dans une vision héritée des Lumières, l’économie n’est au fond que la réalisation du plan de la Raison. Cette montée en puissance de la rationalité (calculatrice) se manifeste, de façon indissociable, dans la technique et dans l’économie : il s’agit d’accroître l’efficience en économisant au maximum les moyens pour obtenir les résultats les plus importants suivant la norme du « toujours plus ». Cela tourne à l’absurde, et renvoie à la rumination bavarde de la science économique actuelle dont parlait J-J Gouguet.
L’actuelle expansion des firmes transnationales, ces nouveaux maîtres du monde, a rendu possible aujourd’hui, le triomphe apparent de la pensée unique , pointe avancée de l’économicisation des esprits, qui se présente, avec l’ultra libéralisme, comme une déferlante réactionnaire sur notre imaginaire.

Depuis l’effondrement des pays de l’Est et la faillite du projet socialiste, l’économie de marché connaît un triomphe quasiment exclusif. Ce succès apparaît comme la plus belle réussite de l’économie des économistes (les lois sacro-saintes du marché).
Mais, plus l’imaginaire de la grande société du marché mondial et pacifique (la fin de l’Histoire !), devient planétaire, plus la misère, plus l’exclusion, semblent gagner du terrain.
Ces dysfonctionnements de toute nature favorisent l’émergence de contre dogmes, de fondamentalismes ethniques, plus ou moins bricolés avec les séquelles idéologiques du passé et l’énergie du ressentiment.
Toutefois, ces réactions nient plus le rationalisme qu’elles ne le dépassent, et continuent, souvent, à s’en nourrir. Elles n’attentent pas à la majesté de la pensée unique impliquée dans l’universalisme occidental. Car elles ne s’attaquent pas à ses racines, qui sont celles de l’économisme et celles de l’utilitarisme.
Seule la remise en cause de l’empire du rationnel peut ouvrir la voie à une pensée moins intolérante qui pourrait être dite plurielle. Car il y a plusieurs chemins pour chercher le raisonnable ; de même qu’il y a pluralité conflictuelle et indépassable des fins ultimes.

Que faire ?

Il faut commencer par voir les choses autrement pour qu’elles puissent devenir autres. En d’autres termes : des solutions originales, vraiment novatrices, seront concevables dès lors que l’on aura commencé à se sortir le marteau économique de la tête.
On devrait ainsi aspirer à une société dans laquelle les valeurs économiques auraient cessé d’être uniques ou centrales ; où l’économie serait remise à sa place, comme un simple moyen de la vie humaine, et non pas posée comme une fin ultime.

L’alternative historique

L’alternative historique existe lorsque la situation n’offre aucun choix ; quand on est condamné à construire malgré soi, de manière plus ou moins inconsciente, une autre société.
Cette réalité est aujourd’hui perceptible dans les laboratoires de l’après-développement africains relatés et étudiés dans l’ouvrage L’autre Afrique : entre don et marché (1998).

L’économie mondiale, avec l’aide des institutions de Bretton Woods (Fonds Monétaire International., Organisation Mondiale du Commerce..) a chassé des millions de personnes des campagnes, les condamnant à disparaître : ce sont les naufragés du développement. Mais, paradoxalement, ils se multiplient et survivent mystérieusement. C’est le cas des 700 millions d’Africains au sud du Sahara, qui n’existent aujourd’hui pratiquement plus statistiquement (moins de 2% du PIB mondial).
Pour ne pas disparaître, ils n’ont eu d’autre choix que de se débrouiller, d’organiser leur survie en dehors de l’économie, en dehors du développement, donc selon une autre logique. Même si ce n’est pas fait par tous et pas toujours très bien, Ils inventent donc, effectivement, un autre système, une autre vie.
Mais considérer qu’il s’agit de laboratoires de l’après-développement, et non de sociétés transitoires (« l‘économie informelle », « les entrepreneurs aux pieds nus ») vivant d’expédients, implique de se munir d’un autre regard, d’autres normes, de se mettre dans la peau des acteurs de cette innovation sociale.

La société vernaculaire

Il s’agit, non pas d’une autre économie, mais d’une autre société. L’économique n’y est plus autonome. Il est dissous, incorporé dans le social ; en l’occurrence, dans les réseaux complexes qui structurent les cités africaines.
Il s’agit donc, surtout, de la façon dont ces naufragés du développement, œuvrant dans un archipel de petits métiers et entreprises, produisent et reproduisent leur vie, hors du champ officiel, grâce à des stratégies relationnelles. C’est à travers le lien social qui reste extrêmement fort et vivant, et qu’ils savent réinventer, que se réalise le miracle de cette survie. Cependant l’expérience étudiée (Grand Yoff, banlieue de Dakar de 100.000 habitants), très intéressante à ce point de vue, ne doit pas être considérée comme un paradis retrouvé.

Toute cette population vit en auto-organisation. Elle se désigne elle-même comme composée de reliés en grappes (chaque individu a tant de reliés qui forment sa grappe). Cette société est également néo-clanique car elle invente de nouveaux réseaux sociaux plus riches, dépassant les cadres traditionnels ethniques, villageois et religieux.
Ces stratégies, jeux subtils de tiroirs sociaux et économiques (que chaque membre ouvre ou ferme selon ses besoins), s’apparentent à celles des ménagères qui tirent le diable par la queue : mais ce sont les pratiques de ménagère d’une famille qui comprend plusieurs centaines de membres.

La société vernaculaire africaine apparaît avant tout féminine, fondée sur la pluriactivité (non sur le professionnalisme) et sur les stratégies relationnelles. Le phénomène est d’importance car on assiste, là, à un processus de « réenchassement » de l’économique par rapport au social, processus inverse de celui décrit par le grand anthropologue Karl Polanyi analysant les débuts du monde moderne dans La grande transformation.
L’échange,
avec ou sans monnaie,
repose plus
sur la réciprocité
que sur le marché
La vie s’y caractérise par l’importance du temps, de l’énergie des ressources qui sont consacrées aux relations sociales (rencontres, visites, réceptions, discussions) avec, au bout, des opérations qu’on peut qualifier d’économiques (prêter, emprunter, donner, recevoir, s’entraider, passer des commandes, livrer, se renseigner) ; sans parler du temps, non moins considérable, consacré à la fête, à la danse, au rêve.
Ce qui frappe, c’est que tout ce qui est reçu (denrée ou argent) est immédiatement placé (pour rembourser une dette ou en faire profiter ses proches) à l’intérieur du réseau. Car chacun est conscient qu’un bienfait n’est jamais perdu ; chaque « relié » vivant dans le sentiment qu’il reçoit plus qu’il ne donne.
Une conséquence de ce fonctionnement est le contrôle de l’argent par le groupe. Contrôle social pouvant nous paraître insupportable, mais qui a pour conséquence de favoriser des pratiques financières communautaires – comme les tontines – et de mettre hors-jeu les banques, considérées ici comme impersonnelles et peu sûres.

Nous voyons donc que l’économie néo-clanique, forme de l’alternative historique et invention sociale, fonctionne selon une logique très différente de la logique marchande. L’échange, avec ou sans monnaie, repose plus sur la réciprocité que sur le marché. On est en présence de cette triple obligation, analysée par le sociologue Marcel Mauss dans son Essai sur le don : obligation de donner, de recevoir, de rendre. Dans une telle logique qui s’apparente à celle du don, le lien social est plus important que le bien.

L’alternative volontariste

Il s’agit des individus qui, refusant totalement ou partiellement le monde dans lequel ils vivent, tentent de vivre autrement, de travailler ou de produire autrement, au sein d’entreprises différentes, ou d’inventer une monnaie pour la faire servir à une autre façon de vivre, et selon une autre logique que celle de l’accumulation illimitée.
Il y a des liens entre les deux formes de l’autre société. Car au Sud les « bricolages de la survie » ne sont jamais tout à fait spontanés. Ils incorporent des aspirations et projets, on y détecte les traces de modèles et d’utopies. Quant aux alternatifs du Nord, de plus en plus souvent chômeurs (de fait ou en puissance), ils n’ont, eux aussi, pas toujours le choix .
Les entreprises coopératives en auto-gestion, les communautés néo-rurales, les systèmes d’échanges locaux (SEL), des mouvements associatifs, doivent être mis en liaison entre eux et avec l’auto-organisation des exclus du Sud ; se féconder mutuellement. Leur cohérence et leur intérêt proviennent d’abord du fait qu’il s’agit de formes de résistance et de dissidence à l’omnimarchandisation.

Créneau et niche

Le danger qui guette la plupart des initiatives alternatives est de se cantonner dans le créneau qui leur a permis de prospérer, au lieu de travailler à la construction d’une niche ; c’est-à-dire de tout un environnement, un milieu porteur différent du marché mondialisé (dissident). Le créneau est un concept de stratégie militaire de conquête, lié à la rationalité économique dominante (l’efficience) ; il sera nécessairement occupé à son tour, un jour, par un concurrent. Seule la niche peut garantir la pérennité de l’entreprise alternative (l’efficacité sociale).
S’agissant du commerce équitable et solidaire, par exemple, il est plus important de s’assurer du caractère équitable de la totalité de la filière, depuis le transport jusqu’à la commercialisation. Ce qui exclut, certes, la distribution en grandes surfaces, mais qui, en contrepartie, élargit le tissu porteur.
Cette extension-approfondissement du « champ des complicités » doit aussi être liée à l’éducation et à la formation des consommateurs-citoyens. C’est cette cohérence qui représente une véritable alternative au système.

Il s’agit, semble-t-il, de coordonner la protestation sociale avec la protestation écologique, avec la solidarité envers les exclus du Nord et du Sud, avec toutes les initiatives associatives, pour articuler résistance et dissidence, afin de déboucher à terme sur une société autonome.

Survivance, résistance et dissidence

Nous sommes au centre d’un triangle dont les trois sommets sont : la survivance, la résistance et la dissidence. Nous ne devons ni oublier ni privilégier aucune de ces trois dimensions, toutes trois nécessaires et essentielles.
Survivre, signifie que nous devons, dans une certaine mesure, nous adapter au monde dans lequel nous vivons. Même si nous refusons de l’accepter comme tel, nous passons nécessairement des compromis dans l’action quotidienne. Il s’agit donc, surtout et d’abord, de refuser la compromission dans la pensée ; de résister mentalement à la domination ravageuse de la pensée unique.
Résister s’impose aussi, dans la mesure où l’on a conscience d’être embarqué sur un bolide, mégamachine
techno-économique, qui fonce sans pilote droit dans le mur. Nous devons résister, c’est à dire freiner le monstre, changer la direction, passer la marche arrière, si cela est encore possible.
Mais nous devons également songer à quitter l’engin en délire. Il faudra faire sa niche ailleurs, dans ce monde mondialisé. C’est cela la dissidence.

Ingénieux, industrieux, entreprenant

Dans ces trois cas ( de survivance, résistance, dissidence), le territoire, le local est très important, car c’est le patrimoine local qui est à la base. Si la rationalité est liée au triptyque ingénieur-industriel-entrepreneur qui est caractéristique de la mondialisation du système de la rationalité économique, le raisonnable quant à lui est lié au triptyque ingénieux-industrieux-entreprenant. C’est ce triptyque qui caractérise la société vernaculaire et qui s’ancre dans le territoire, voire le terroir, à reconstruire.
Francis Juchereau o


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