Combattre les exclusions sociales et culturelles
l’exemple du magazine la Rue avec Anne KUNVARI, fondatrice
soirée-débat du 26 mai 1996 – 60 participants
En préalable, Christophe Soulié indique qu’avec l’aide amicale du mouvement “AC! chômage”, cette soirée devait initialement se passer dans la rue, ou plutôt sous le chapiteau d’un cirque “familial”. En effet, par un heureux hasard, la caravane régionale de ce mouvement devait passer à Limoges au même moment. Mais l’interruption en cours de tournée de la coopération de AC! avec ce cirque a malheureusement empêché à ce débat d’offrir le supplément de magie tenant à un tel lieu. Mais qu’importe, notre invitée nous montra rapidement qu’elle alliait qualité et tonus!
Christophe ouvrit ensuite la soirée, énumérant brièvement quelques grandes questions posées par l’exclusion : qu’est-ce que l’exclusion, qui exclut qui, quels en sont les processus ? Que faire et que fait-on de la question sociale ? C’est-à-dire comment combattre les écarts sociaux et les inégalités : par l’action humanitaire, nouvelle charité, ou par la lutte de classe? Puis, la parole est donnée à Anne KUNVARI.
La Rue : une autre entreprise, pour (re)donner du sens et faire bouger les choses.
Face au rouleau compresseur de l’exclusion et confronté au business de la charité, développé en France par les journaux de rue (d’apparition très récente et ayant explosé en même temps que le phénomène SDF), le projet de la Rue se pose avec d’autant plus de force qu’il n’a rien perdu de son punch originel (en 1993).
Anne Kunvari nous raconte que l’histoire du journal est d’abord celle d’une amitié collective : ainsi un reportage à Londres sur The Big Issue, première expérience en Europe de journal vendu par les SDF, a donné envie à une bande d’amis de transposer cette idée en France. Précisons que l’hebdo britannique est édité à 1 million d’exemplaires, qu’il bénéficie de gros moyens, s’est doté d’une fondation d’insertion et a une excellente image tant auprès du grand public que des SDF, dans le Royaume-Uni.
Le premier principe adapté par les fondateurs de la Rue fut de réaliser un journal issu d’une collaboration entre inclus et exclus. Ainsi pendant les 9 mois de préparation du premier numéro, le projet fut soumis à l’avis d’une association de SDF, La Moquette.
La Rue s’édifia donc dans une démarche à la fois militante et d’entreprise de presse d’un nouveau genre. Même très modeste, cet outil présenta l’avantage d’être complet en permettant d’agir contre l’exclusion à la fois sur le fond et d’une manière très concrète.
Ainsi le journal, en apportant des informations, en diffusant des idées, en dénonçant, contribue d’une part, à faire changer la réflexion et le regard dans la société. D’autre part, il permet très concrètement à des exclus de s’en sortir.
Trois grands aspects complémentaires et indissociables constituent la Rue :
– L’ambition de faire un vrai journal
– Un projet d’insertion
– Une éthique particulière (faire autre chose avec l’entreprise, que du profit).
Le magazine
La réalisation d’une ambition de presse se fonde souvent sur une vraie nouvelle vision de la société, de la politique, etc. (exemple : Libération ou le Nouvel Obs, au départ).
La Rue qui se veut être un vrai journal a fondé son sens sur ce qu’il considère comme l’enjeu majeur aujourd’hui et qu’aucun grand média ne traite véritablement : l’exclusion. Mais aussi, il est fondamental pour les vendeurs d’avoir un vrai journal, un bon produit, avec lequel un échange économique réel peut s’effectuer. De plus, pour la plupart des vendeurs, leur journal a du sens, ils en connaissent le contenu et en tirent fierté.
Le journal a été conçu en deux parties :
– La première partie est classique. Il s’agit d’un travail de journalistes professionnels, mais qui regardent la société derrière un filtre : celui de l’exclusion. Ainsi à chaque numéro un gros dossier se propose de démonter un processus pour comprendre comment cela se passe, d’amener des choses nouvelles, de prendre les nouvelles par un autre fil que celui de la presse traditionnelle : sujets sur les associations et la lutte des chômeurs, leur représentation dans la société, sondage auprès des SDF pour connaître leur vision de la société, etc.
– L’autre partie du journal s’appelle “Mots mêlés”. C’est l’endroit passerelle où les gens en galère, les vendeurs ont directement la parole. Tout d’abord par le biais d’un atelier d’écriture. Cette structure permet à des personnes en difficulté d’une part, de lever une hypothèque personnelle pesant sur l’écriture et liée à un échec scolaire, souvent. D’autre part elle rend possible l’auto-production d’un processus de reconnaissance d’autant plus fort pour l’auteur du texte que son expression est publiée. Cela contribue enfin à changer le regard du public sur les SDF, d’autant que chaque numéro contient le récit d’un parcours, d’une vie précipitée dans la précarité et la misère.
Le projet d’insertion
Le parcours de la plupart des vendeurs, c’est la rue à l’issue de quelques années de galères traversées, de rupture (chômage, divorce, alcoolisme, perte du logement); la rupture économique étant aujourd’hui celle qui fait basculer.
Mais la vente à elle seule, surtout s’il s’agit de travail au noir, n’offre pas mieux que la précarité. Ainsi la construction auprès du journal d’“actions complémentaires” s’avéra indispensable.
Le premier combat mené au niveau du ministère des Affaires Sociales, celui de la reconnaissance d’un véritable statut pour les vendeurs, se traduisit par le dépoussiérage du vieux statut de colporteurs de presse, tombé en désuétude. Proposé systématiquement à tout vendeur de la Rue, il allie à la fois la souplesse du travail indépendant favorable à une réinsertion progressive et une affiliation avantageuse à la Sécurité Sociale (au régime général des salariés).
Par ailleurs, pour les situations personnelles compliquées ou pour traiter des problèmes d’endettement, un soutien juridique a été proposé avec des permanences juridiques tenues par des avocats bénévoles.
Un service logement a également été créé afin de permettre une stabilisation des vendeurs qui, pour l’essentiel arrivent à la Rue sans logement ou domicile.
De plus, des assistantes sociales travaillent auprès des principales agences de la Rue, à Paris, Bordeaux et Strasbourg. A Paris la structure d’insertion a, d’une part une dimension culturelle grâce à une troupe de théâtre réunissant des vendeurs, des comédiens, des salariés en réinsertion, une association d’HEC et un volet sportif, d’autre part avec un cours de boxe.
Aujourd’hui la Rue est diffusée dans une quarantaine de villes en France, dont 6 grosses où ont été montées des agences. Dans trente plus petites villes, un partenariat a été conclu avec des associations diverses qui travaillent toutes dans le domaine de la lutte contre l’exclusion.
A Limoges c’est “L’Escabeau” qui, agissant en tant qu’association relai, accompagne localement les vendeurs dans leur parcours de réinsertion. En offrant un parcours de reconstruction personnelle autour d’un boulot dans lequel chacun peut aller à son propre rythme ainsi qu’une boîte à outils sociale afin de retrouver stabilité et confiance en soi, la Rue contribue également par l’exemple public de ses vendeurs à démonter le discours dominant sur les SDF (des incapables, ivrognes et fainéants).
La vocation de la Rue est d’être un tremplin pour ceux qui, ayant retrouvé stabilité et confiance, veulent faire autre chose. C’est à ce moment qu’intervient la confrontation avec le problème général du chômage, contradiction d’autant plus violente qu’il s’agit de personnes fragilisées.
La réponse à ce problème a été la mise en place d’un système de parrainage (à l’agence de Paris depuis janvier). Ainsi, tout vendeur qui recherche un emploi est soutenu dans ses démarches tout au long de ce parcours par une personne bénévole ( pour faire un CV, une lettre de motivation, la recherche d’employeurs,…). Il s’agit d’un petit système “malin”, à un petit niveau qui fonctionne uniquement sur un plan qualitatif. Mais un premier résultat vient d’être obtenu par un ex-vendeur qui a trouvé un travail en contrat à durée indéterminée.
L’éthique
Le cap choisi est de mettre l’entreprise (le journal) au service de l’insertion des vendeurs; ce qui se fait le plus souvent au détriment de la rentabilité financière. Ainsi la Rue passe délibérément du temps et de l’argent pour que ses meilleurs vendeurs s’en aillent; car ceux qui vendent le mieux sont ceux qui ont retrouvé leurs repères et travaillent régulièrement.
La Rue est une exception car sur le marché de rue français les choix sont à l’opposé. Les patrons de cette presse mettent le social (ils exploitent les SDF et le sentiment de charité qu’ils inspirent) au service de l’économique (leur profit).
La structure de l’entreprise (une S.A.) est verrouillée. Il n’y a pas de personne physique directement actionnaire, ni de minorité de blocage. L’actionnaire majoritaire, garant de la finalité (l’éthique), est une association.
En 1994, face au développement violemment commercial des journaux de rue en France (Macadam, Réverbère,…), la Rue propose une charte déontologique : faire un journal de qualité et non vendre la misère, proposer un statut aux vendeurs, mettre en place des actions d’insertion, rendre des comptes au public qui achète par solidarité. Cette charte qui n’a rencontré aucun écho dans la presse de rue en France a cependant permis à 19 journaux de rue en Europe de se retrouver pour édicter des principes concrets garantissant l’exercice d’une vraie mission sociale.
Le débat
La première intervenante à travaillé à Berlin pour un journal de rue. Il lui en reste le souvenir d’une expérience très déprimante se traduisant par la guerre entre les différents journaux vendus par les SDF et l’absence totale de résultats au plan de la réinsertion des vendeurs, alors qu’en toile de fond les symptômes de la maladie sociale s’aggravaient : chômage, destruction des familles, bandes d’enfants à la rue…
A.K répond qu’un journal de rue à lui seul ne peut rien, sinon maintenir ses vendeurs dans la précarité. Il ne pourra s’attaquer à l’exclusion concrètement (à quelques-unes de ses conséquences et non à ses causes bien sûr) qu’en créant une dynamique d’insertion à côté du journal.
En France les autres journaux de rue, en faisant de l’argent avec la misère, contribuent à détruire un vrai concept, porté au départ par un grand élan concret de solidarité. Par contre l’expérience de The Big Issue en Grande Bretagne, apparaît, quant à elle, exemplaire.
La seconde question porte sur les résultats obtenus par la Rue en matière d’insertion de ses vendeurs.
A.K indique que l’insertion doit être envisagée sur un plan essentiellement qualitatif, c’est-à-dire qu’un petit nombre de réussites représente quelque chose de très important. Ainsi la Rue a permis à 350 personnes de se loger en urgence, à plus de 200 dans des logements à long ou moyen terme, plus de 500 vendeurs ont retrouvé leur droit à la sécu, 70 à 80 personnes ont utilisé la permanence juridique. Mais ces chiffres, bien que nécessaires, pour attester de ce qui est fait, sont incomplets et difficiles à obtenir. Ainsi la Rue offre à un nombre non négligeable de gens la possibilité de se récupérer mais après c’est à la société de construire des emplois.
Un participant félicite les associations d’insertion pour leur travail souvent admirable mais observe que l’emploi manque. Il y aurait assurément, comme le mentionne Jacques Robin, du travail pour tous, mais le problème c’est qu’il n’existe pas aujourd’hui de volonté politique assez forte pour mobiliser l’argent trop souvent gaspillé sur cet impératif social.
A.K mentionne qu’un des combats actuels du journal est de contribuer au débat et de militer pour l’expression, la représentation et l’accession à un certain pouvoir des exclus dans les instances sociales, politiques, administratives. C’est un enjeu politique fondamental bien que très difficile à concrétiser. On part de rien, les associations d’exclus n’ont aucune réalité. Il est possible que la Rue soit un outil pour cela.
Un autre intervenant demande si la vente à la criée d’un journal de qualité comme la Rue ne peut pas être vécu comme un vrai métier, à part entière, contribuant aussi à l’agrément de la vie des rues, comme font les musiciens de rue.
A.K déclare que cette conception est admise au journal bien que la Rue fonctionne d’abord en tant qu’entreprise d’insertion.
Une personne déclare que la Rue, par son existence même, est une illustration de la triste réalité du système capitaliste qui broie l’être humain. Il considère que ce sont les fondements du système qu’il faut changer.
A.K répond que personnellement elle partage ce point de vue mais qu’une très grande majorité des habitants ne portent pas un tel regard sur la question sociale. C’est donc pour contribuer à la réflexion publique que la Rue expose des idées, donne des informations. Mais après c’est aux citoyens de choisir leur combat. La société apparaît remplie de rôles; chacun devant tenir son rôle et se battre à sa place.
Une intervenante demande qu’elle est la différence entre le clochard de jadis et le SDF de maintenant.
A.K revient sur la responsabilité des journaux de rue mercantiles (business de charité) qui, à cause de cette logique ont fait retomber au degré zéro de la dignité (dans la mendicité) leurs vendeurs; ces derniers se rendant compte qu’avec de tels produits sans intérêt à proposer ils ne vendaient plus aux passants que leur misère.
Pour elle SDF et clochards sont très différents, car le SDF est issu de la crise économique présente. Ainsi aujourd’hui, les accidents de vie “normaux” (séparation, déprime, perte d’emploi,…), surmontables il y a 20 ans, ne le sont plus forcément aujourd’hui. Les clochards quant à eux ont des histoires (parcours de désinsertion) beaucoup plus longues.
Un participant insiste sur le dialogue noué et la solidarité exprimée à travers ses rencontres avec des vendeurs de la Rue. Pour lui l’action novatrice de la Rue, qui s’ancre dans l’actualité, quoique très différente, est complémentaire de celle des organisations syndicales et politiques et contribue à faire changer les mentalités.
Un intervenant demande si, à travers les expériences très diverses des vendeurs, on peut retrouver un parcours type de l’exclus et à partir de quand, après avoir basculé, il peut se dire qu’il faut qu’il fasse quelque chose.
A.K répond qu’au fil des itinéraires individuels, très hétérogènes, dont chaque numéro apporte le témoignage, on retrouve toujours les mêmes fractures économiques et affectives, sur fond d’enfance difficile. Le problème du SDF est de retrouver de l’énergie pour
redémarrer. L’arrivée à la Rue se fait par le bouche à oreille, les affiches ou par une association. Il faut alors que la confiance se crée et que l’intéressé, par la suite, soit en mesure de se tenir à des règles minimales du fait du travail.
La personne suivante estime qu’il existe un grave déficit au niveau des organisations syndicales et politiques dans la prise en compte de ceux qui aujourd’hui n’ont plus ni biens ni voix; la question étant de s’en prendre comme Marx l’indiquait, au capital en menant une lutte sans concession.
A.K indique que le journal s’est fait le porte-voix des associations de terrain luttant contre l’exclusion pendant la campagne des présidentielles. En donnant à la voix à ceux qui sont les seuls, aujourd’hui, à avoir quelque chose à dire, la Rue pense avoir poursuivi une démarche journalistique différente et positive. Mais A.K estime que la société se porterait bien mieux si ses mécanismes de médiation (partis, syndicats, associations) étaient forts et fonctionnaient bien.
La voix d’une femme s’élève pour demander pourquoi l’histoire de la Rue et de ses vendeurs se conjugue presque toujours au masculin.
A.K précise qu’il n’y a, en fait, que 10 à 15% de vendeuses. Ce qui reflète la composition actuelle, par sexe, des SDF; les femmes se trouvant souvent mieux protégées du fait des prestations familiales liées à l’enfant. Mais elle ajoute que dans la structure de la Rue il y a beaucoup de femmes.
Un intervenant se questionne sur la portée et la validité d’un terme comme “exclusion” qui est devenu très vite à la mode. Ce mot lui apparaît appartenir à un vocabulaire aseptisé vide de contenu et se coupant de toute histoire (exclus : ceux qui sont dehors, au ban, qui n’existent pas) utilisé aujourd’hui à l’instar de “quatrième âge” ou de “sans emploi”.
A.K rétorque qu’en 1993 les fondateurs de la Rue ont beaucoup hésité avant de le prendre comme sous-titre du journal, car ce mot était alors assez confidentiel et apparaissait jargonneux. Mais l’“exclusion” qui traduit un processus représente bien le combat de la Rue, même si la campagne présidentielle s’en est servi pour le brader.
Elle analyse l’exclusion comme un phénomène différent de la misère traditionnelle (le quart-monde) lié aux évolutions actuelles et qui se rajoute à la misère.
Suit un débat à 5 à propos du mot “exclusion” dont les termes intéressants furent les suivants :
Pour les uns, “exclusion” est un mot nouveau car il correspond à des processus affectant une société qui s’était fortement structurée autour des droits garantis pour tous au travail et à la sécurité sociale. Mais ce système d’intégration sociale est en train de se désagréger, l’emploi disparaît sans retour, de nouvelles logiques (technologiques, organisationnelles, …) et des phénomènes nouveaux apparaissent, dont l’exclusion qui n’en est pas des moindres.
Pour les autres il faut poser la question des SDF en terme de continuité de l’histoire de la misère et de la lutte des classes exploitées et opprimées contre ceux qui mettent en oeuvre les mécanismes de l’exploitation et/ou en profitent.
Ainsi le risque qui apparaît avec ce terme est d’escamoter ceux qui sont les vrais nantis, en les incorporant avec la masse des petits et des moyens salariés dans la grande catégorie des inclus, tout en les soustrayant à leurs responsabilités politiques et sociales.
AK n’évacue pas cette dernière analyse mais affirme qu’il y a de la dynamite derrière les processus appelés fracture sociale ou exclusion. Car le témoignage, l’expression des exclus et surtout le fait d’envisager leur représentation est inconcevable pour ceux qui détiennent le pouvoir, d’autant que la majorité des gens se sent de moins en moins à l’abri de ces processus.
Un intervenant parle de l’exclusion, vécue quotidiennement par les handicapés qui, même dans le cas où ils ont obtenu une certaine égalité sur les plans matériel et social, doivent encore revendiquer pour l’accessibilité des locaux, des lieux publics, par exemple, et se servir de leurs associations pour ce faire.
Un participant parle d’une forme d’exclusion particulière. Elle est provoquée par le fait de vivre bien mais avec très peu de moyens hors des normes admises; c’est-à-dire en ne travaillant pas.
Il dit que ce mode de vie qui est le sien, tourné vers le savoir (“les bibliothèques”) change le regard sur la consommation et le gaspillage dans notre société aujourd’hui. Il oriente vers des circuits d’achats (Emmaüs par exemple), des préoccupations et des rencontres qui ne sont pas communes.
Dans ce récit, l’exclusion procède d’une rupture volontaire avec le mode de vie dominant (travail/consommation) alors que la marginalité n’est pas recherchée (cette personne vit avec maison et voiture).
A la question : la Rue peut-il devenir un outil de contre-information dérangeant? AK répond que le journal se veut dans le débat social porteur de sens politique. Mais pour l’instant il n’est pas perçu comme un média, seulement comme un journal modeste de qualité, notamment par les membres de son club de partenaires qui comprend des institutions aussi différentes que la Caisse des dépôts ou le Secours catholique.
Bien qu’elle considère son journal dérangeant, notre invitée préférerait que la Rue soit plus souvent mise en cause.
C’est tout le mal que nous lui souhaitons.
Francis JUCHEREAU.